Les ministres allemand et néerlandais des Finances vantent l'euro fort

A Luxembourg ce lundi, avant la réunion de l'Eurogroupe, Peer Steinbruck, ministre allemand des Finances, a déclaré préférer un euro fort à un euro faible. Son collègue néerlandais, Wouter Bos, y voit un signe de confiance dans l'économie européenne.

Alors que Paris ne cesse de s'alarmer publiquement du niveau trop élevé de la monnaie unique, deux ministres européens viennent de prendre le contrepied des positions françaises. Ainsi, Peer Steinbruck, ministre allemand des Finances, a fait savoir ce lundi qu'il n'était pas du tout préoccupé par la hausse de l'euro. "Je préfère un euro fort à un euro faible", a-t-il déclaré à Luxembourg avant de la réunion des ministres des Finances de la zone euro.
"J'adore un euro fort", a-t-il même lâché.

Il est vrai que la culture économique allemande reste toujours marquée par le spectre d'une monnaie instable et dévalorisée, comme le pays en a connu avant-guerre. D'où ce culte de la monnaie forte - l'euro aujourd'hui, le deutsche mark hier - associée, selon la théorie classique, à une économie forte. Par ailleurs, l'économie allemande, jusqu'à maintenant, ne semble pas souffrir de l'euro fort, le pays alignant mois après mois des performances remarquables à l'exportation. Le ministre allemand a toutefois précisé que les prévisions de croissance pour la zone euro allaient devoir être révisées en légère baisse.

De son côté, le ministre néerlandais des Finances, Wouter Bos, s'est déclaré lui aussi "pas préoccupé" par l'euro fort. "Les prévisions de croissance sont toujours bonnes", a-t-il ajouté. "Toute l'idée de l'Union monétaire était de faire un euro fort. Maintenant que c'est un euro fort, je pense que nous devrions être contents", cela montre qu'il y a "de la confiance dans notre économie".

La monnaie européenne s'est beaucoup appréciée face au dollar américain, mais aussi au yuan chinois et au yen japonais, et le président de l'Eurogroupe, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker, veut essayer de convaincre ses collègues lundi d'adopter une position commune sur les taux de changes. L'euro se négocie actuellement à 1,4075 dollar, après avoir franchi le seuil de 1,42 dollar la semaine dernière pour frôler 1,43 dollar.

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