Vibrations hip hop

Pour cette 15ème édition, les artistes du Festival Cités Danse ont su faire vivre la scène du théâtre Jean Vilar de Suresnes, même si certaines danses s'écartent des fondamentaux.

Le festival commencé le 12 janvier dernier attire les foules. Les traditionnelles Cités Danse Variations sont placées sous le signe du mélange des genres. Alchimie réussie pour les "Rares Différences" de Marie-Agnès Gillot. La danseuse étoile de l'Opéra de Paris propose une interprétation à fleur de peau de l'oeuvre du sculpteur Rodin. Entourée des danseurs Brieuc Carpentier et Marc Mandravaheloka (Fish), la danseuse/chorégraphe trouve un compromis entre la précision du geste classique et le style vif du hip hop. Il y a un véritable accord entre les corps dessinés des deux hip hopeurs et celui de Marie-Agnès. Les jeux de miroir et l'exploration du thème de la gémellité créent un spectacle troublant.

Prestation décevante en revanche pour les autres créations de Cités Danse Variations. Une confusion des genres pour "Arrabal, cité de non lieu" de la chorégraphe argentine Mey-Ling Bisogno. La performance, fusion entre les rythmes exotiques du tango et la danse urbaine, se veut pourtant originale. La chorégraphe utilise la danse pour aborder la question des banlieues. Mais la réalité sociale que cache une mise en scène trop décalée n'a pas d'écho. Le foisonnement délibéré des corps et des couleurs dans "Friktion" de Lionel Hoche est lui aussi de trop. Au final, le spectacle propose plutôt un affrontement "battle" entre les danseurs masculins et féminins.

"Eclats de danse" est une belle célébration anniversaire. Mais "Macadam Macadam", spectacle à succès de l'Espagnole Blanca Li qui rend gloire à l'art urbain, vieillit mal, manque d'énergie. Pour sa part, le spectacle "Pour l'instant..." du chorégraphe Kader Attou et sa compagnie Accrorap propose une douce rencontre entre danse et poésie. Avec"Passages" d'Abou Lagraa, le trio de danseurs qui avait déjà crée l'événement en 2000 renoue avec un style dans la pure tradition hip hop.

Régis Obadia et ses "Four Men" habillés en gymnastes se frottent avec aisance à l'archet classique d'un Jean-Sébastien Bach. Humour et légèreté sont au rendez-vous avec "Quelque part par là." La création de Laura Scozzi revisite les contes classiques. Enfin, la dernière nouveauté du duo Montalvo-Hervieu, "Les Estafettes au galop", est l'exemple le plus parlant d'un métissage des styles. La danse urbaine est ici un moyen d'expression direct. Les danseurs exultent et crient les sensations que leur procure la danse. Ils vibrent littéralement.


"Suresnes Cités danse" jusqu'au 4 février 2007 au Théâtre Jean Vilar- 92150 Suresnes. Tél. : 01 46 97 98 10. www.suresnes-cites-danse.com

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