Après avoir échoué dans le rachat du London Stock Exchange en février, le Nasdaq met enfin un pied en Europe en reprenant OMX. L'opération devrait valoriser OMX à hauteur de 3,7 milliards de dollars (2,76 milliards d'euros) La valeur boursière scandinave gère notamment les places de Stockholm, Helsinki Copenhague et Reykjavik. L'offre a reçu le soutien des conseils d'administrations et des actionnaires des deux groupes.

OMX avait fait savoir le mois dernier qu'elle négociait un accord avec plusieurs Bourses mais qu'elle n'avait reçu aucune offre de reprise. Toutefois l'offre du Nasdaq pourrait être contrer par Dubai International Financial Centre (DIFC), propriétaire de la Bourse de Dubaï. Le "Sunday Times" précise sans citer ses sources, que DIFC, contrôlé par l'Etat, a mandaté HSBC pour le conseiller sur une éventuelle contre-offre.

Le gouverneur de DIFC, Omar bin Suleiman, avait déclaré à l'agence Reuters jeudi que la société n'envisageait pas de faire une offre sur OMX. Aucun commentaire n'a pu être obtenu dimanche. Niclas Lilja, porte-parole d'OMX, a refusé de dire si l'entreprise de marché avait été approchée par DIFC mais il a noté que l'accord annoncé vendredi par OMX et le Nasdaq bénéficiait d'un large soutien. "Les conseils d'administration des deux groupes et les grands actionnaires ont donné leur accord", a-t-il dit.

L'accord Nasdaq-OMX réunit le premier marché boursier électronique aux Etats-Unis et le propriétaire des Bourses de Stockholm, Helsinki, Copenhague, d'Islande et de celles des pays baltes. Le Nasdaq est déjà le deuxième opérateur boursier du monde derrière le NYSE, avec 11.800 milliards de dollars de titres échangés en 2006 contre 21.800 milliards pour son concurrent, selon les données de la Fédération mondiale des Bourses.
L'OMX se classe 11e avec un volume de 1.300 milliards de dollars.

Cette opération intervient dans un environnement mondial en plein bouleversement pour les Bourses. La paneuropéenne Euronext s'est ainsi récemment rapprochée du New York Stock Exchange afin de donner naissance à la première structure transatlantique avec Nyse-Euronext. Et ce nouvel ensemble n'exclut pas de nouer des partenariats à l'avenir avec la Bourse de Tokyo. De son côté, Deutsche Börse, opérateur de la Bourse de Francfort, a des vues sur l'International Securities Exchange, également basé à New York.