Décidemment, l'Internet à très haut débit semble poser des problèmes à Free. Le fournisseur d'accès a revu à la baisse ses objectifs en matière de très haut débit sur Paris comme au niveau national, selon les chiffres communiqués ce mardi lors de la présentation des résultats semestriels du groupe Iliad, maison mère de Free. A Paris, seulement 163.000 foyers seront éligibles au réseau à très haut débit par fibre optique à fin 2007, contre 350.000 initialement prévus selon le document publié en mars par le groupe à l'occasion de l'annonce des résultats 2006.

Au niveau national, Free a également modéré ses ambitions en annonçant que 260.000 logements seront éligibles au très haut débit dans les deux à trois ans à venir, au lieu des 1,5 million prévus à fin 2007. Maxime Lombardini, directeur général du groupe Iliad, a apporté des détails ce mardi sur l'offre que lancera Free à la mi-septembre. Outre les 15e et 20e arrondissements, trois autres arrondissements (les 1er, 5e et 19e) seront concernés par cette offre, rendue possible grâce à la mise en place d'un réseau en fibre optique.

En ce qui concerne le déploiement national, le dirigeant n'a pas souhaité communiquer le nom des villes qui ont signé des accords afin de ne pas créer de "frustration". En mars dernier, le groupe avait annoncé un déploiement, pas avant 2008, sur Montpellier, Lyon, Valenciennes et la banlieue parisienne. Maxime Lombardini a confirmé que le groupe s'en tenait à son projet d'investir 1 milliard d'euros d'ici 2012.

Le groupe n'a pas communiqué le montant des investissements pour l'exercice à venir, se limitant à faire état d'un "engagement" de 100 millions d'euros pour le premier semestre. Déjà, les investissements pour cette année avaient été diminués de moitié, à 150 millions d'euros. Maxime Lombardini a quand même fait état de l'engagement "très volontaire" du groupe sur ce projet "marathon", récusant toute polémique sur le fait de savoir si Free lançait avec retard ou non son offre.

Free avait été le premier, en septembre 2006, à annoncer son engagement dans la fibre optique. Il avait alors déclaré viser 4 millions de foyers d'ici à 2010. Depuis, le fournisseur d'accès s'est fait doubler par ses concurrents. France Télécom, l'opérateur historique, mais surtout Neuf Cegetel, son principal rival, se sont lancés à leur tour dans cette technologie qui promet des débits bien supérieurs à l'ADSL (Internet haut débit par téléphone).

Les marchés n'ont guère apprécié cette révision à la baisse des objectifs de Free. A la Bourse de Paris, le titre Iliad cédait 2,57% à 70,22 euros à 16 heures.