Après des mois de bataille rangée entre la SNCM-CMN et Corsica Ferries, l'assemblée de Corse a finalement voté ce jeudi en faveur de l'offre groupée de la Société nationale Corse-Méditerranée (SNCM) et de la Compagnie méridionale de navigation (CMN) pour assurer la desserte maritime entre la Corse et le continent de 2007 à 2012. La candidature commune présentée par la SNCM-CMN avait déjà reçu le feu vert il y a huit jours du conseil exécutif de la collectivité territoriale de Corse.

Une décision qui avait provoqué la colère de Corsica Ferries. Le directeur général de l'entreprise, Pierre Mattéi, a estimé que " l'Office des transports (de Corse) a rejeté notre offre pour des raisons techniques qui ne sont pas valables et nous avons l'occasion de demander des explications devant le tribunal administratif de Bastia". L'entreprise a déposé mercredi un référé dit "pré-contractuel" devant le tribunal administratif de la ville.

Ce recours, selon Corsica, lui a permis d'obtenir la suspension de la signature de la convention de délégation de service public (DSP) jusqu'au 30 avril. L'entreprise attend désormais que la juridiction administrative, qui doit se prononcer le 26 avril, juge "inéquitable" les conditions de mise en concurrence.

Les enjeux sont importants pour les deux opérateurs qui se livrent une lutte exarcerbée pour la desserte de l'Ile de beauté. Corsica Ferries a ravi en 2005 la première place à la SNCM sur la desserte. Pour l'ancienne compagnie publique, l'attribution de ce marché est une condition essentielle de sa survie et de celle de ses 2.400 employés, dont 800 en Corse.