La hausse du yen alimente la nervosité des marchés

Malgré un indice américain ISM meilleur que prévu, les opérateurs de marché restent nerveux. Le débouclement des opérations à fort effet de levier sur le marché des changes se poursuit et pousse le yen à la hausse.

Très attendu, l'indice ISM manufacturier américain est venu à point nommé mettre un peu de baume au coeur des opérateurs de marché ce jeudi après-midi. Vers 16 heures 30, les marchés actions limitaient leurs baisse. Après être tombé à 5355 points, le CAC ne parvenait tout de même pas à refranchir le seuil de 5.500 points mais il ne cédait plus que 1,54% vers 16 heures 30 (à 5.430 points).

De même pour l'indice phare de la bourse américaine. Le Dow Jones fléchissait de 0,63 % (à 12.190 points) alors que plus tôt il était tombé à 12.060 points. L'indicateur de l'activité industrielle de janvier outre-Atlantique est grimpé à 52,3 en février après 49,3 en janvier, alors que les économistes l'attendaient autour de 50. Contrairement à ce que prédisent les Cassandre et conformément à ce que déclarait Ben Bernanke en début de semaine, le scénario le plus probable reste celui d'une croissance modérée de l'économie américaine cette année.

Comme le signalent un certain nombre de stratèges et d'économistes, fondamentalement, les perspectives de croissance (en Chine, aux Etats-Unis ou dans le monde) ou de résultats des entreprises ne sont pas remis en cause. Reste la nervosité des marchés et la remontée de l'aversion au risque.

Comme l'explique Christian Parisot, stratège de marché chez Aurel Leven, "le risque provient surtout de la réaction des investisseurs face à des marchés "sur-achetés" selon les indicateurs chartistes plus que des perspectives de croissance aux Etats-Unis ou en Chine. Le rebond du yen traduit par exemple le débouclage de positions spéculatives de Yen Carry Trade".

Les cambistes continuent à en effet à sortir de leurs stratégies à fort effet de levier, ces fameux "carry trades" qui consistent à emprunter dans des devises à rendement faible (le yen mais aussi le franc suisse) pour investir dans des actifs libellés en devises à fort rendement (typiquement le dollar néo-zélandais, mais aussi le dollar américain). Selon Hiroshi Watanabe, ministre délégué aux finances japonais, le montant des opérations à effet de levier serait compris entre 10.000 et 20.000 milliards de yens. La devise japonaise a touché ses plus hauts niveaux depuis décembre face au dollar, au plus bas sous 117 yens. De même l'euro a approché son point le plus bas de l'année face au yen en dessous de 154,65.

Dans ce contexte de remontée de l'aversion au risque, les emprunts d'Etat retrouvent leur statut de valeur refuge. Sur ce marché où les prix évoluent en sens inverse des rendements, le rendement des bons du Trésor américains s'est détendu jusqu'à 4,49%, tandis qu'en Europe le taux de référence à dix ans (celui du Bund allemand) est descendu jusqu'à 3,91%.

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