Traité européen : Angela Merkel se heurte à l'obstination polonaise

La visite à Varsovie de la chancelière allemande n'a pas permis pour l'heure se surmonter l'hostilité des dirigeants polonais envers le projet de réforme des institutions européennes.

La chancelière allemande Angela Merkel n'a pas réussi samedi à convaincre le président polonais Lech Kaczynski de renoncer à sa menace de veto sur la réforme des institutions de l'Union européenne.
La chancelière fédérale, présidente en exercice de l'UE, s'est entretenue pendant quatre heures avec son hôte dans une "bonne atmosphère", selon un porte-parole du gouvernement allemand qui a précisé que Merkel poursuivrait ses consultations.

Le président polonais et son frère jumeau, Jaroslaw, Premier ministre, menacent de bloquer les discussions sur les institutions européennes lors du sommet de Bruxelles, la semaine prochaine, si leurs demandes de rééquilibrage des mécanismes de vote ne sont pas prises en compte.
Merkel, dont la présidence tournante de l'UE s'achèvera par le Conseil européen de Bruxelles, les 21 et 22 juin, souhaite que les Vingt-Sept s'entendent à cette occasion sur un calendrier les engageant à ratifier le nouveau traité avant les prochaines élections au parlement européen, en 2009.

"Nous allons présenter une proposition contenant ce calendrier. L'aptitude de tous au compromis sera nécessaire pour qu'il soit adopté", a-t-elle dit dans un message diffusé avant le début des entretiens de Meseberg, près de Berlin. "Si nous nous mettons au travail dans cet état d'esprit la semaine prochaine, alors j'espère que nous parviendrons à un accord."

Mais Mareek Cichicki, conseiller du président polonais, a mis en garde contre tout excès d'optimisme. "L'idée générale, c'est que si nous parvenons à un compromis sensé, d'autres pays le soutiendront. Pour le moment, cependant, je ne prévois aucune avancée", a-t-il dit sur la chaîne d'information continue polonaise Tvn24.

La Pologne estime que les mécanismes de vote à la double majorité - 55% des Etats et 65% de la population - sont contraires à ses intérêts. Elle y voit un avantage considérable accordé aux grands pays européens - l'Allemagne en particulier - et veut revenir au système issu du traité antérieur de Nice, qui lui conférait un poids quasi équivalent à celui de son voisin.

Mais à l'exception de la République tchèque - dont le Premier ministre Mirek Topolanek sera reçu dimanche par Merkel -, les dirigeants polonais sont isolés dans leur démarche.

La Pologne "ne doit pas s'isoler ni conduire l'UE dans une crise", a espéré le président du Parlement européen, Hans-Gert Pöttering, dans un entretien accordé au quotidien allemand Welt am Sonntag.

Dans Le Journal du Dimanche, le commissaire européen Peter Mandelson, chargé du commerce, pense lui qu'il y a "de bonnes chances" pour que le Conseil européen parvienne à un compromis sur le traité simplifié proposé par le président français Nicolas Sarkozy. "Il y a une nouvelle dynamique politique intéressante au sein du Conseil. Il est très important que Tony Blair, Nicolas Sarkozy et Angela Merkel aient cette forte relation de travail", souligne-t-il.

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