Le changement de discours des dirigeants de Cisco a fortement déplu aux investisseurs. Certes Cisco a dégagé au premier trimestre de l'exercice un bénéfice de 2,2 milliards de dollars, soit 0,35 dollar par action, contre 1,6 milliard (0,26 dollar) un an plus tôt. Son chiffre d'affaires a grimpé de 16,7% à 9,6 milliards de dollars sur les trois mois au 27 octobre, grâce à la demande des opérateurs télécoms soucieux de mettre à niveau leurs réseaux pour faire face à la demande croissante liée à internet, mais aussi au développement du groupe sur de nouvelles gammes de produits et sur les marchés émergents.

Mais les investisseurs ont surtout retenu que "l'activité des entreprises américaines est plutôt cahotique" selon le directeur général de Cisco, John Chambers. Toujours selon lui, il "observe des baisses spectaculaires de commandes de la part des institutions financières et des constructeurs automobiles aux États-Unis au cours du dernier trimestre. Des propos qui contrastent avec les déclarations précédentes de Cisco, quand celui-ci estimait que l'économie mondiale n'avait jamais été aussi vigoureuse.

John Chambers reste néanmoins "optimiste" pour la croissance des marchés émergents, et répété ses objectifs de chiffre d'affaires pour l'exercice 2007/2008. Mais certains investisseurs espéraient une révision à la hausse. Le patron de Cisco table sur une nouvelle augmentation de 16% sur un an de son chiffre d'affaires durant le trimestre en cours, et attend toujours une croissance annuelle de 13 à 16%. Les analystes visent une hausse de 15,8% sur l'exercice 2008.

Le titre a clôturé mercredi en baisse de 4% à 32,75 dollars, dans un marché boursier américain déprimé dans son ensemble. Après les résultats et les prévisions de Cisco, le cours de Bourse a continué sa descente pour tomber sous les 30 dollars.