Une vingtaine de propositions attendues pour le "Grenelle de l'environnement"

Attendue pour fin octobre, cette réunion au sommet a connu une longue phase préparatoire. Le sort des OGM et la question de l'instauration d'une "taxe verte" sont notamment en débat. La chambre de commerce et d'industrie de Paris a présenté ce lundi ses dix propositions.

Le "Grenelle de l'environnement", qui vise à révolutionner les politiques et les mentalités pour intégrer l'écologie au quotidien, boucle la première étape de son calendrier avec la présentation jeudi prochain des propositions élaborées par les groupes de travail. Les six groupes, formés début juillet autour d'experts et composés de représentants de l'Etat, des collectivités, des salariés, du patronat et des ONG, étaient chargés de plancher sur un modèle économique "durable"", respectueux de l'environnement et du climat.

Leurs propositions seront négociées lors de la table-ronde prévue, normalement, fin octobre et traduites en quinze à vingt plans-programmes. Face à l'énormité du défi, l'ambition était de mobiliser tous les acteurs, en ratissant large, et la gageure de les convaincre de se parler, de "sortir de l'anathème", selon l'expression du ministre de l'Ecologie, Jean-Louis Borloo.

Au final, sur quoi pourrait déboucher cette rencontre ? On attend une avancée du débat sur les OGM: le gel probable des cultures commerciales et la promesse d'une loi renforçant les expertises scientifiques, sous l'égide d'une "Haute autorité", la transparence et la notion de responsabilité. Mais Michel Barnier, ministre de l'Agriculture, s'est prononcé pour un "maintien de la recherche" sur les OGM.

Un ensemble de mesures de lutte contre le réchauffement climatique, y compris fiscales - même si le terme "contribution" a été préféré à celui de "taxe" - doit encourager la sobriété énergétique et les alternatives au pétrole ou au gaz dans le bâtiment, les transports et l'industrie. Les camions et les voitures particulières (via le système du bonus-malus) seraient mis à contribution. Le Medef n'est pas contre d'éventuelles nouvelles taxes mais évoque une "neutralité fiscale", de manière à ce qu'il n'y ait pas de prélèvement supplémentaire sur les entreprises.

Attendu encore, un soutien des pouvoirs publics à l'agriculture "bio", mais la baisse de l'usage des pesticides (de l'ordre de 50%) reste à ce jour une ligne de front. Au-delà, c'est la refonte d'un modèle économique peu soucieux de durabilité qui est espéré à l'arrivée, et irait jusqu'à la compensation des pertes causées à la nature, bêtes et plantes.

"Aujourd'hui il faut parler fric, compensation, taxes, c'est la clé du problème", insiste Sébastien Genest, président de France Nature Environnement (FNE, 3.000 associations), regrettant que "la plupart des acteurs aient fait de nombreuses propositions non chiffrées". Plus simplement, pour Alain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), "la vraie révolution serait de voir les lois et les directives européennes appliquées".

Depuis 1980, 220 lois votées sont restées non applicables au niveau national faute de décret d'application et, au plan européen, la France risque jusqu'à 500 millions d'euros d'amendes, en raison de ses retards sur une quinzaine de dossiers. Parmi lesquels les OGM, les nitrates en Bretagne et le traitement des eaux usées en milieu urbain.

Ce lundi, c'est la Chambre de commerce et d'industrie de Paris (CCIP) qui a rendu ses propositions en la matière. Elle a dévoilé ses dix propositions en vue de ce fameux Grenelle de l'environnement. Elle préconise un fort développement de la formation au développement durable, notamment parce que le secteur recèle "un important gisement d'emplois". Pour la CCIP, "développement durable et croissance" sont parfaitement compatibles. Pour la chambre consulaire, la fiscalité devrait en particulier être rénovée dans le sens d'une meilleure prise en compte des efforts des entreprises en faveur de la lutte contre le réchauffement climatique.

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