Le moral des ménages français pique du nez en novembre

Selon l'Insee, l'indicateur résumé de l'opinion des ménages recule de cinq points et chute à -28 en novembre. Une enquête réalisée en partie pendant les grèves des transports. Les inquiétudes portent notamment sur l'inflation.

Le moral des Français s'est nettement dégradé en novembre, selon une enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages réalisée par l'Insee pour partie pendant la période de grèves dans les transports et publiée ce jeudi. Alors que Nicolas Sarkozy doit s'exprimer ce soir sur TF1 et France 2, notamment sur le pouvoir d'achat, "l'opinion des ménages sur le niveau de vie en France s'est dégradée aussi bien en ce concerne son évolution passée que ses perspectives", relève l'Insee.

"Le sentiment des ménages concernant l'inflation se détériore nettement en novembre, notamment leur perception de l'inflation passée", ajoute l'Insee. L'indicateur résumé de l'opinion des ménages en données corrigées des variations saisonnières recule de cinq points et chute à -28 en novembre, après -23 en octobre (révisé en baisse d'un point par rapport à la première estimation).

Les économistes s'attendaient en moyenne à un recul du moral des ménages en novembre, mais moindre.

"Les ménages broient de nouveau du noir, et c'est un signal inquiétant pour la croissance. L'indice résumé de l'Insee a perdu cinq points en novembre pour retomber à peu près au même niveau que pendant la crise du CPE, relève l'économiste Nicolas Bouzou (Asterès). C'est bien évidemment un effet direct des grèves dans les transports (...) Il n'empêche, ces chiffres renvoient à une réalité plus
profonde que les conflits sociaux : le sentiment que le pouvoir d'achat recule, et que cela va continuer."

"Le solde relatif à l'opportunité d'effectuer des achats importants a perdu huit points en novembre, relève Nicolas Bouzou. Il semble bien que ce qui est du domaine de la volonté se traduise déjà dans les actes : la consommation de produits manufacturés a perdu 1,1% en octobre. L'enquête de ce matin suggère que ce mouvement puisse continuer au quatrième trimestre. La croissance du PIB en souffrirait évidemment."

L'économiste estime aussi que "Nicolas Sarkozy s'est pris à son propre piège. En ne cessant de marteler que le pouvoir d'achat reculait, il a certainement amplifié un sentiment par ailleurs justifié pour certains ménages. En donnant le sentiment que le volontarisme politique lui permettrait de modifier cet état de fait, il a fait naître des attentes qui risquent dese transformer en frustrations."

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