L'équipementier en télécommunications franco-américain Alcatel-Lucent annonce ce mercredi matin des résultats pour le troisième trimestre en perte de 258 millions d'euros. Le conseil d'administration s'est tenu mardi soir. Le groupe annonce également le départ de son directeur financier Jean-Pascal Beaufret. Il sera remplacé par Hubert de Pesquidoux au sein d'une direction désormais resserrée avec sept membres du comité exécutif.

Le résultat opérationnel ajusté atteint 70 millions d'euros sur le troisième trimestre, en fort recul sur les 430 millions engrangés un an plus tôt, mais supérieur aux prévisions qui s'attendaient à une perte.

Le chiffre d'affaires au troisième trimestre, à 4,35 milliards d'euros, est en baisse sur un an de 7,8% à taux de change constant mais il progresse de 2,3% par rapport au trimestre précédent.

Sur le terrain social, la direction a décidé la suppression supplémentaires de quatre mille emplois dans le monde d'ici à 2009. Auparavant, une fourchette très large de 5000 à 30.000 avait circulé. La France pourrait être concernée selon la patronne opérationnelle du groupe, l'américaine Pat Russo.

Commentant les résultats, cette dernier a déclaré qu'ils sont "en ligne avec les informations fournies le 13 septembre voire légèrement meilleurs dans certains domaines ; mais ils ne sont toujours pas à un niveau satisfaisant."

D'où l'annonce d'un plan en trois parties pour améliorer la profitabilité, avec des économies supplémentaires de 400 millions d'euros au niveau de la marge brute et des frais fixes d'exploitation comparables qui doivent être réalisées d'ici fin 2009.

En février dernier, suite au processus de fusion, le groupe avait déjà revu à la hausse le nombre de suppressions d'emplois pour le porter de 9000 à 12.500 (dont 1.468 pour la France) dans le cadre d'un plan d'économies de 1,7 milliard d'euros sur trois ans.

En matière de prévision, Alcatel-Lucent dit prévoir une croissance de ses revenus au quatrième trimestre par rapport au troisième mais une stagnation sur l'ensemble de l'année, à taux de change constant, reconnaissant que c'est "dans le bas de la fourchette de ce qui avait été précédemment annoncé".

A plus long terme, le groupe franco-américain compte sur les nouvelles mesures annoncées ce mercredi pour viser une marge brute de 35% à 40% et une marge opérationnelle d'au moins 10% à partir de 2010. C'est tout le mal que peuvent souhaiter les actionnaires d'Alcatel-Lucent jusque là soumis à rude épreuve.