Français et Allemands sont "dans le même bateau. (...) Il va falloir arrêter ces comptabilités. Il s'agit de savoir si EADS réussit ou si nous échouons. Si nous réussissons ce sera une réussite collective, si nous échouons, c'est un échec collectif", a estimé ce matin Louis Gallois, interrogé par France Inter. Désormais seul président exécutif d'EADS, l'ancien patron de la SNCF souhaite ainsi faire taire la polémique issue des accords signés le 16 juillet dernier, mettant fin à la direction bicéphale du groupe.

Un accord contesté pour accorder une place trop importante aux Allemands: sur les dix membres du comité exécutif, six sont allemands contre seulement deux français. "C'était impensable il y a 18 mois", a fait remarquer un syndicaliste d'Airbus la semaine dernière. "Moi, je pourrais vous dire que le directeur international de la stratégie est français, que le patron de l'espace est français, mais tout cela n'a pas grand sens", a répondu Louis Gallois. "Cette vision qui consiste à chercher dans toute réforme qui a gagné ou qui a perdu est mortifère. C'est ce genre de comptabilité qu'il faut arrêter et c'est ce à quoi je vais m'atteler".

L'allemand Thomas Enders, jusqu'à lors vice-président exécutif, prend pour sa part les commandes d'Airbus et sera notamment chargé de la mise en place du plan de restructuration Power 8. Ce plan prévoit notamment la cession de sept usines dont la liste des candidats sélectionnés sera connue fin septembre. Des rencontres avec les syndicats sont également au programme dès mardi, alors que 10.000 emplois devraient être supprimés sur les quatre prochaines années. Un plan "incontournable" pour Louis Gallois, qui souligne qu'"il n'y a pas de Power 9 ou 10 actuellement sous la table".