Les commentateurs oscillent entre le sentiment de dérapages délibérés pour exister ou se partager les rôles avec le Président de la République et l'impression de véritables gaffes, peut-être alimentées par l'agacement face à un Nicolas Sarkozy omniprésent.

Toujours est-il qu'en qualifiant de "détail" la question du test ADN dans le texte de loi sur la maîtrise de l'immigration, le Premier ministre a suscité les critiques, dans l'opposition - ce qui est classique -, chez les associations de défense des immigrés comme France Terre d'Asile, mais aussi au sein de sa propre majorité jusque sous la plume de deux anciens Premiers ministres, Edouard Balladur et Dominique de Villepin, le premier étant moins soupçonnable que le second d'être animé d'une volonté de vengeance.

Et le fait que ce mot, "détail" avait déjà été employé par Jean-Marie Le Pen pour parler des chambres à gaz, suscitant alors un véritable scandale et connotant pour longtemps ce mot, n'a fait que nourrir le débat sur le caractère gaffeur ou non de François Fillon.

Survenant quelques jours à peine après l'emploi du mot "faillite" pour la situation de l'Etat français dans la bouche du Premier ministre, terme qui avait déjà nourri la polémique jusque dans la majorité, cette nouvelle saillie verbale fait évidemment jaser. Et relance les spéculations sur la longévité de François Fillon à Matignon.