Sacyr soigne son image et veut rassurer les salariés d'Eiffage

Soucieux de convaincre les actionnaires français d'Eiffage, Luis del Ribero défend son offre et veut rassurer les salariés d'Eiffage.

Ni "démantèlement" d'Eiffage, ni "fusion" avec Sacyr : alors qu'il a lancé une OPE contestée sur Eiffage, Luis del Ribero, PDG de Sacyr, défend son offre et cherche à rassurer les salariés d'Eiffage, se livrant à une sorte de plaidoyer pro domo. Recevant aujourd'hui quelques journalistes français au siège du groupe à Madrid, il a d'abord défendu en français l'intérêt de son OPE. A l'entendre, celle-ci offrirait aux actionnaires d'Eiffage une prime de 20% en termes de dividende, de 44% en termes de bénéfice par action et de 35% par rapport au cours moyen évalué par les analystes financiers, qui tablent respectivement sur une valeur cible de 72 euros pour Eiffage et de 41 euros pour Sacyr.

A ce titre, Luis del Ribero se refuse à modifier, pour l'heure, les parités, notant que le cours de Sacyr a certes baissé à 39 euros, mais que celui d'Eiffage s'est également replié à 98 euros. A près de 103 euros par titre, l'OPE de Sacyr reste donc supérieure au cours actuel d'Eiffage. Soucieux de soigner son image, Luis del Ribero n'en est pas moins contraint de se livrer à une défense de la santé financière de Sacyr.

La liquidité du titre ayant été mise en cause, il insiste sur le fait que Sacyr, qui fait partie de l'Ibex 35, est le 25ème titre le plus liquide du marché de Madrid, la 15ème société espagnole en termes de capitalisation boursière et la 11ème en termes de bénéfice net. Il veut aussi prouver que l'endettement du groupe n'est pas un risque, alors que le spectre de l'éclatement de la bulle immobilière espagnole ressort périodiquement.

Ainsi la dette sans recours de Sacyr n'excède pas 86% de ses fonds propres. Sacyr, dont la marge brute d'exploitation est passée de 19,7% en 2004 à 22,7% en 2006, devrait, selon les estimations des analystes financiers, réaliser plus de 800 millions d'euros de bénéfices après impôts en 2007.

Considérant que Sacyr est pionnier dans la constitution d'un groupe de construction paneuropéen, il fait miroiter habilement aux salariés et aux cadres du groupe de BTP français qu'il ne procéderait à aucune suppression d'emploi. A l'inverse, fait-il valoir, "si Eiffage venait à fusionner avec Vinci, ce serait dangereux pour l'emploi". Certains analystes veulent croire à cette rumeur, alors que cette éventualité a été démentie des deux côtés. Par ailleurs, il explique exclure une OPA en cash au motif qu'il veut "rester associé aux salariés et aux cadres d'Eiffage, qu'ils l'acceptent ou non". Ceux-ci deviendraient, le cas échéant, les premiers actionnaires du nouveau Sacyr avec 13% du capital.

L'AMP (autorité de marché) est en train d'examiner le projet d'OPE d'Eiffage. Elle en est au troisième tour des questions-réponses sur la note d'information. Luis del Ribero veut croire qu'elle validera son OPE, sachant qu'Eiffage accuse, pour sa part, le groupe espagnol et les 80 autres actionnaires ibériques d'action de concert.

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