Iran : Kouchner évoque le spectre d'une guerre

Le ministre des Affaires étrangères estime qu'il "faut se préparer au pire", en évoquant le risque d'une guerre. Le gouvernement a demandé à certaines grandes entreprises françaises de ne pas répondre aux appels d'offres en Iran. Le Premier ministre estime que la tension avec Téhéran "est à son extrême".

Le Premier ministre François Fillon a estimé ce lundi que la "tension (était) à son extrême" avec l'Iran en raison de la crise nucléaire, tout en affirmant que la diplomatie avait encore sa place. "La menace que fait peser sur le monde l'existence d'une arme iranienne nucléaire est réelle", a dit le Premier ministre à des journalistes en marge d'une visite au 1er Régiment d'infanterie de marine, à Angoulême.

"Le ministre des Affaires étrangères a raison de dire que la situation est dangereuse et qu'elle doit être prise au serieux", a-t-il souligné. "Je crois que les sanctions n'ont pas encore été jusqu'au bout de ce qu'il est possible de faire (...) Tout doit être fait pour éviter la guerre. Le rôle de la France, c'est de conduire vers une solution pacifique à une situation qui serait extrêmement dangereuse pour le reste du monde".

"Une confrontation avec l'Iran, c'est la dernière extrémité que n'importe quel responsable politique peut souhaiter. (...) Je crois que les Iraniens doivent comprendre que la tension est à son extrême et en particulier dans la région, dans la relation entre l'Iran et ses voisins, dans la relation entre l'Iran et Israël. Nous sommes dans une situation de très grande tension", a répété François Fillon.

Bernard Kouchner avait mis les pieds dans le plat, dimanche soir, quant à la conduite à tenir face aux prétentions nucléaires de l'Iran. "Il faut se préparer au pire (...) Le pire, c'est la guerre", a déclaré le ministre des Affaires étrangères, lors du Grand Jury RTL/LCI/Le Figaro.

"On se prépare en essayant d'abord de mettre des plans au point qui sont l'apanage des états-majors. Cela, c'est pas pour demain. Mais on se prépare (aussi) en disant: 'Nous n'accepterons pas que cette bombe soit construite. Suspendez l'enrichissement d'uranium', et on vous montre que nous sommes sérieux en proposant (des sanctions plus efficaces)", a-t-il poursuivi.

Pour autant, "l'armée française n'est pas pour le moment associée à quoi que ce soit, ni à aucune manoeuvre que ce soit", a précisé Bernard Kouchner, qui ne croit pas à une intervention militaire américaine en Iran avant la fin du mandat de George Bush, en 2008. "Je ne crois pas que nous en soyons là, pas du tout. En tout cas je l'espère", a-t-il dit.

"Nous avons décidé pendant que la négociation se poursuit (...) de nous préparer à des sanctions éventuelles en dehors des sanctions de l'ONU et qui seraient des sanctions européennes", a précisé le chef de la diplomatie française, indiquant qu'il s'agirait de "sanctions économiques à propos des circuits financiers". "Nos amis allemands l'ont proposé. Nous en avons parlé il y a quelques jours", a-t-il précisé.

De plus, le gouvernement français a demandé à certaines grandes entreprises françaises de ne pas répondre aux appels d'offre en Iran. "On n'interdit pas aux entreprises de soumissionner. On leur a conseillé de ne pas le faire. Ce sont des entreprises privées. Mais je crois que cela a été entendu", a-t-il poursuivi, citant notamment Total, Gaz de France "et d'autres".

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