Satellites européens : le secteur privé exclu du projet Galileo

Les huit groupes industriels EADS, Thales, Alcatel, Finmeccanica, Aena, Hispasat, Inmarsat et TeleOp) qui s'étaient réunis fin 2005 pour réaliser et exploiter en commun ce "GPS européen" seraient amenés à renoncer à la concession de vingt ans qu'ils avaient demandée.

Le projet le plus emblématique de partenariat public-privé européen, Galileo, a de très fortes probabilités d'être définitivement enterré le 6 juin par les ministres des Transports de l'Union européenne.

Faute d'avoir pu proposer une formule acceptable par les pouvoirs publics européens, en particulier pour le partage des risques liés à la phase de développement, puis de gestion commerciale du futur système européen de radionavigation par satellite, les huit groupes industriels EADS, Thales, Alcatel, Finmeccanica, Aena, Hispasat, Inmarsat et TeleOp) qui s'étaient réunis fin 2005 pour réaliser et exploiter en commun ce "GPS européen" renonceront donc à la concession de vingt ans qu'ils avaient demandée.

Pour autant, l'ambition même de doter l'Europe d'un système propre de positionnement et de navigation par satellites ne serait pas du tout abandonnée. Dans l'option la plus radicale que le commissaire européen Jacques Barrot proposera aux Vingt-sept le 16 mai, le projet industriel serait entièrement financé par des fonds publics.

L'Union et ses Etats membres ont déjà engagé ou budgétisé grosso modo un tiers du coût estimé de la réalisation de Galileo, soit environ 1 à 1,2 milliard d'euros sur 3,4 milliards. Les 2 à 2,4 milliards d'euros manquant ne pourront pas être trouvés très facilement dans le budget européen qui a déjà été verrouillé jusqu'en 2013 et les budgets publics nationaux ne présentent eux-mêmes guère d'aisance. Les experts bruxellois refusent toutefois l'idée que ces fonds publics pourraient vraiment faire défaut. D'autant que l'hypothèse de base est toujours que Galileo devrait pouvoir offrir une multitude de "services" pratiques susceptibles de trouver des clients et, donc, de générer à terme des revenus non négligeables.

Dans ce cas de figure, ce n'est donc qu'une fois l'infrastructure au sol réalisée et les trente satellites de la constellation lancés que l'Union pourrait lancer un nouvel appel d'offres au secteur privé pour la simple gestion de l'exploitation commerciale de Galileo.

Une formule intermédiaire sur laquelle les ministres pourraient plancher début juin serait de financer sur deniers publics les infrastructures de contrôle au sol et les seuls premiers dix-huit satellites. Une telle constellation serait en effet suffisante, selon les experts, pour développer les premières offres de services. Au-delà, et devant la visibilité de ces potentialités commerciales, des entreprises seraient alors invités à prendre le relais sur fonds privés.

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