La Pologne se dit prête à lever son opposition au système de vote européen

Le Premier ministre polonais Jaroslaw Kaszynski vient d'annoncer à l'aube du sommet européen qu'il était prêt à faire évoluer sa position, à condition d'obtenir des contreparties.

A la veille de l'ouverture d'un conseil européen crucial pour l'adoption d'un nouveau traité, en lieu et place de la défunte Constitution, chaque capitale campait sur ses positions. Jusqu'à ce que le Premier ministre polonais, Jaroslaw Kaczynski, déclare à Reuters que son pays était finalement prêt à renoncer à son opposition au système de vote à double majorité des pays et de la population - à condition d'obtenir des contreparties...

Jusqu'à présent en effet, les Polonais ne voulaient à aucun prix que le poids qu'ils peuvent exercer dans les votes soit dilué. Or, la Constitution prévoyait que la majorité serait atteinte lorsqu'elle réunirait 55% des Etats membres et 65% de la population de l'Union, le poids, affiché en tout cas, de la Pologne s'en trouvant relativisé.

L'affaire était d'autant plus épineuse, que, précisément, l'actuelle présidence allemande de l'Union Européenne ne souhaitait pas revenir sur les réformes institutionnelles envisagées par la Constitution, même morte. Au contraire, Angela Merkel souhaitait conserver ces nouvelles dispositions dans un nouveau traité. Dans ces conditions, des avancées, jeudi et vendredi, lors du sommet, paraissaient peu probables.

Mais c'était avant que les Tchèques ne cherchent à faire avancer les choses, en proposant un compromis à Varsovie. Au lieu de prendre pour le système de vote à double majorité les pourcentages prévus de 55% des Etats membres et 65% de la population de l'UE, le vice-Premier ministre tchèque aux Affaires européennes aurait proposé aux Polonais un système de 55% et 62%. En outre, au lieu de quatre Etats membres nécessaires pour une minorité de blocage, il en faudrait cinq.

Réussira-t-il à emporter l'adhésion de Varsovie sur ce nouveau calcul? Peut-être. Restera ensuite, si c'est le cas, à négocier les contreparties demandées par Varsovie. Certains experts les envisagent surtout sous la forme d'aides en particulier à l'agriculture, ce dont le pays a bien besoin...

Enfin, il restera aussi, pour que le sommet progresse, que les Britanniques mettent de l'eau dans leur vin. Ils seraient en effet prêts à bloquer toute avancée vers un nouveau traité si celui-ci, comme l'a bien précisé Tony Blair, modifie d'une façon ou d'une autre la loi britannique. Refus, aussi, de voir le Royaume-Uni perdre sa souveraineté en matière de politique étrangère, et enfin, refus de voir un système de décision fondé sur un vote à la majorité qualifiée dans le domaine de la fiscalité ainsi que dans la police et la justice.

Jaroslaw Kaczynski évalue d'ailleurs les chances d'un accord à seulement 50/50. Reste à savoir si ce sera en raison d'un blocage polonais ou non...

Les Européens aiment l'Europe
Selon les données rendues publiques par la Commission européenne, l'opinion des Européens en ce qui concerne l'Europe et les institutions européennes remonte largement. En particulier chez les Polonais. Selon "l'Eurobaromètre", 82% d'entre eux envisagent ainsi avec confiance l'avenir de l'Union, même si la Pologne a la réputation d'être un partenaire difficile. La Slovénie et l'Estonie viennent juste derrière les Polonais comme étant les citoyens européens les plus positifs vis-à-vis de l'Union. Et sur l'ensemble des pays membres, 57% des personnes interrogées disent soutenir l'UE, soit une hausse de quatre points par rapport à la précédente enquête. Il s'agit du taux le plus élevé depuis 1994.

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