Les syndicats doutent de l'utilité de la fusion ANPE-Unedic

L'annonce d'un rapprochement des deux structures faite par Jacques Chirac la semaine dernière est jugée "démagogique" par la présidente de l'Unedic, Annie Thomas (CFDT). FO et la CGT craignent que cette fusion se retourne contre les demandeurs d'emploi.

Fusionner l'ANPE et l'Unedic, pourquoi faire ? L'idée relancée par le président de la république lors de ses voeux aux forces vives de la nation ne convainc pas les syndicats. Elle leur semble saugrenue, puisque le travail en commun des deux organismes du service public de l'emploi, l'un sous tutelle de l'Etat, l'autre géré par les partenaires sociaux, n'a jamais été aussi important. Les deux organismes ont d'ailleurs signé avec l'Etat une convention en mai 2006 afin de coordonner au mieux leur action.

"Par des réformes de structure, on peut améliorer la vie des chômeurs et leur suivi. Nous en sommes si conscients que depuis dix ans nous sommes dans la phase de rapprochement opérationnel et de "partenariat avec l'ANPE", a constaté sur BFM, ce mercredi, Annie Thomas, présidente (CFDT) de l'Unedic, qui juge démagogique" l'idée d'une fusion entre les deux. Depuis la loi de cohésion sociale votée il y a deux ans, un système informatique commun a été mis en place, ainsi que le dossier unique du demandeur d'emploi. Par ailleurs, 190 guichets uniques ont été mis en place sur 640 Assedic.

Hostiles à l'annonce de Jacques Chirac, les syndicats ne voient pas comment une réforme de structures pourrait conduire à une baisse du chômage, sauf de manière artificielle. Selon Jean-Claude Quentin, secrétaire confédéral FO, la fusion ANPE-Unedic "ne créera pas d'emplois et aboutira fatalement à réduire les allocations de chômage des demandeurs d'emploi".

La CGC n'y voit qu'une seule utilité : "répondre au besoin en moyens humains de l'ANPE. Force est en effet de constater que l'ANPE manque de personnel pour un accompagnement renforcé des demandeurs d'emploi". La CGT, qui partage le constat du manque de personnel de l'ANPE, craint pour sa part qu'une fusion débouche "sur un contrôle renforcé des demandeurs d'emploi, avec à la clé davantage de sanctions, selon Maurad Rabhi, secrétaire confédéral. Mais il n'y aura pas de baisse naturelle du chômage, qui nécessite des créations d'emplois".

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