Pour la quatrième fois depuis un an, le groupe Bolloré a proposé l'entrée au conseil de Roger Hatchuel, ancien patron du festival international de la publicité, et de Philippe Germond, ancien PDG de SFR-Cegetel et Alcatel. Il s'est de nouveau fait repousser, cette fois par 95% des actionnaires non-Bolloré votant à cette assemblée générale annuelle.

A chaque fois, au moins 93% des actionnaires non-Bolloré ont ainsi voté contre ces candidats, se rangeant à l'avis de la direction d'Aegis qui estime que l'arrivée au conseil de proches de Vincent Bolloré, patron du groupe Bolloré et par ailleurs premier actionnaire et président du concurrent français Havas, créerait "un conflit d'intérêt".

Le président d'Aegis, Colin Sharman, a estimé vendredi que le résultat de cette assemblée générale "n'était pas une surprise". Considérant que le vote des actionnaires "reflétait l'importance qu'ils attachent au maintien de l'indépendance d'Aegis par rapport à un concurrent", il a "espéré que le Groupe Bolloré écouterait l'opinion de ses co-actionnaires". Rien n'est moins, sûr, le groupe Bolloré ayant déjà fait savoir qu'il espérait obtenir gain de cause "avec le temps".

A l'occasion de cette assemblée générale, Aegis a fait état d'un chiffre d'affaires en hausse de 10,8% à change constant au premier trimestre, et de 8,5% hors effet de change et à périmètre comparable. Aegis a souligné qu'il "continuait à obtenir la plus forte croissance interne de tous les grands groupes de marketing". Il explique avoir bien entamé l'année et ajoute que les perspectives du marché publicitaire et de celui des études de marché restent solides. Le groupe avait enregistré une croissance organique de 7,7% en 2006. La division d'achat d'espaces Aegis Media a enregistré une croissance organique de 8,4% sur les trois premiers mois de l'année, grâce à une tendance particulièrement porteuse en Asie-Pacifique et en Europe, Moyen-Orient et Afrique. Le groupe ajoute que le marché chinois est particulièrement dynamique. La filiale d'études Synovate a elle bénéficié sur janvier-mars d'une croissance organique de 8,7%, grâce, notamment aux marchés américains et d'Asie-Pacifique.