L'offre d'Enel et Acciona sur Endesa devra attendre six mois

Enel et Acciona, les deux principaux actionnaires de l'Espagnol, tentent de contrer l'OPA de l'allemand avec une offre à 41 euros par action, soit un euro de plus que E.ON. Les autorités boursières espagnoles confirment néanmoins ce mardi que les deux alliés ne peuvent pas lancer leur offre pendant une période de six mois. Quant au troisième actionnaire d'Endesa, Caja Madrid, il se range derrière E.ON en acceptant de lui céder ses droits.

A l'annonce du relèvement de l'offre d'E.ON, la riposte du tandem Enel-Acciona n'a pas tardé. Les deux principaux actionnaires d'Endesa, Acciona et Enel, ont contré lundi une nouvelle offre améliorée d'E.ON à 40 euros par action sur la première compagnie d'électricité d'Espagne.

Enel et Acciona, qui détiennent déjà à eux deux 46% d'Endesa, ont fait savoir qu'ils offriraient au moins 41 euros par action pour la part du capital qu'ils ne possèdent pas encore si E.ON ne parvenait pas à réunir plus de 50% des titres au prix de 40 euros qu'il propose désormais.

La Commission nationale des marchés de valeurs, l'autorité des marchés espagnole, a bien pris note du projet de reprise d'Endesa présenté par l'italien Enel et le groupe de BTP espagnol Acciona et réaffirmé ce matin que les deux alliés ne pouvaient pas lancer leur offre pendant une période de six mois.

Le groupe de BTP Acciona a annoncé que porter sa participation dans Endesa à hauteur de 25% augmenterait son excédent brut d'exploitation de 97%. Le groupe de BTP pourrait ainsi combiner ses parcs d'éoliennes avec ceux d'Endesa et devenir un acteur majeur du marché de l'électricité éolienne avant la fin 2009. "Nous deviendrions un leader mondial de l'énergie renouvelable, tout en restant un moteur de la croissance espagnole", a estimé Juan Muro-Lara, un responsable de la firme.

Enel et Acciona mettent en avant la création d'une solution "espagnole" et la position de l'allemand apparaît fragilisée, malgré le soutient du troisième actionnaire d'Endesa, Caja Madrid. Le groupe a annoncé lundi soir qu'il acceptait de céder les droits économiques correspondant à sa part de 9,9% dans Endesa à E.ON, pour une durée de deux ans, mais qu'il conservait ses droits politiques.

Le mécanisme est baptisé "Equity Swap" et offre une option à E.ON. Au terme de la période de 2 ans, E.ON devra soit acquérir les actions, soit se retirer en payant la différence de fluctuation de cotation à la Bourse par rapport à un prix référence de 40 euros.

Ce mécanisme est soumis à la condition qu'E.ON maintienne son OPA et en accepte les termes à la fin de l'offre. Autrement dit, cet accord n'est valable que si E.ON remporte son OPA. Caja Madrid a déclaré avoir décidé cette opération pour permettre à E.ON de maintenir son OPA et autoriser ainsi les actionnaires minoritaires à y participer.


Enel envisage un recours contre l'accord E.ON-Caja Madrid.
Le groupe énergétique italien Enel a demandé à ses conseillers juridiques d'évaluer les limites légales du ralliement de Caja Madrid à l'OPA d'E.ON sur Endesa. La caisse dépargne espagnole détient 9,9% du capital de la firme espagnole, si E.ON parvenait à s'arroger 10% du capital d'Endesa, le tandem qu'il formerait avec Caja Madrid aurait le même poids que le couple Enel-Acciona.

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