Paris serait prêt à se rallier à l'objectif européen d'atteindre 20% d'énergies renouvelables en 2020

Plusieurs ONG dont Greenpeace et les Amis de la Terre ont demandé à Jacques Chirac de renoncer à considérer cet objectif comme indicatif. Et d'exclure le nucléaire des énergies prises en compte par Bruxelles.

Pour Greenpeace c'est sûr, le président Jacques Chirac s'est décidé à soutenir l'objectif européen de porter la part des énergies renouvelables dans l'Union Européenne à 20% d'ici 2020 et, surtout, "a avalisé son caractère contraignant", souligne Karine Gavand, militante chez Greenpeace. Paris devrait officialiser sa position avant le conseil de printemps, à la fin de la semaine.

L'organisation, qui a été reçue par le conseiller technique du président avec plusieurs autres ONG environnementalistes, dont les Amis de la Terre et la branche française du WWF, avait interpellé le chef de l'Etat après l'opposition manifestée le mois dernier par le gouvernement français à un objectif qui aurait eu un caractère obligatoire.

Samedi, environ 200 militants environnementalistes " ont enrubanné des places, fontaines, statues, etc. de slogans tels que "Ce n'est pas trop tard. Rejoignez la révolution énergétique", et cela afin d'inciter "les Etats et les citoyens à agir d'urgence pour limiter l'ampleur des changements climatiques et plus particulièrement la France", souligne t-on chez Greenpeace.

Selon Yannick Jadot, directeur des campagnes de Greenpeace, "le président Chirac a arbitré le dossier et la position officielle de la France sera de soutenir l'objectif des 20% d'énergies renouvelables en 2020". Tout en saluant l'intervention du chef de l'Etat, Yannick Jadot a dénoncé les tentatives "isolées" du gouvernement français qui "cherchait à imposer le nucléaire comme une solution propre et durable à l'effet de serre". La France produit 80% de son électricité grâce à l'énergie nucléaire que les environnementalistes rejettent en vertu des risques qui lui sont attachés et aux problèmes aujourd'hui non résolus des déchets.

L'évolution de la position implique donc que Paris renonce à assimiler le nucléaire parmi les énergies renouvelables. En revanche, "lorsqu'il s'agira de répartir entre les Etats membres l' objectif de 20% d'énergies renouvelables, qui n'est qu'une cible moyenne au niveau européen, il est vraisemblable que le gouvernement français voudra se faire attribuer un objectif inférieur à 20%", poursuit Karin Gavand.

Les 27 Etats membres se réunissent en fin de semaine pour un sommet européen principalement dédié à la lutte contre le réchauffement climatique et à une politique énergétique. Ils doivent au cours de ce sommet s'engager à réduire les émissions de gaz à effet de serre de l'UE d'au moins 20% d'ici 2020 par rapport à 1990. Bruxelles s'est même déclaré prêt à aller jusqu'à 30% de réduction des émissions pour peu que d'autres grands pays lui emboîtent le pas.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.