La Banque centrale européenne maintient ses taux inchangés

Réuni ce jeudi, le conseil des gouverneurs de la BCE a opté comme prévu pour le statu quo. Il maintient son taux d'intérêt principal à 4% compte tenu de la stabilité du rythme d'inflation. Le président de la BCE, Jean-Claude Trichet, est resté flou quant à un éventuel resserrement de la politique monétaire dès septembre.

Un mois après avoir remonté ses taux, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé ce jeudi de garder les conditions du crédit inchangé. C'est ce qu'attendaient unanimement les économistes, qui parient toutefois sur un nouveau tour de vis dans la zone euro dès septembre.

La Banque centrale européenne a entretenu l'idée d'une nouvelle hausse de taux prochaine dans la zone euro, mais en restant floue sur son échéance. "Notre politique monétaire reste plutôt accommodante, avec des conditions de financement favorables (...)", a déclaré son président Jean-Claude Trichet lors d'une conférence de presse à l'issue d'une réunion de politique monétaire du conseil des gouverneurs.

Il est nécessaire de "surveiller de près" l'évolution des prix afin de contrer une éventuelle surchauffe inflationniste, a-t-il ajouté, répétant mot pour mot l'avertissement lancé il y a un mois, alors que les économistes s'attendaient à ce qu'il durcisse son langage. La BCE agira "à temps" et "fermement" si besoin, a-t-il aussi prévenu.

Globalement, le président français semble ainsi conforter l'idée que la BCE va encore resserrer les taux directeurs, mais sans confirmer les attentes d'une hausse dès le mois de septembre, anticipée par une majorité d'économistes. Il laisse planer le doute sur septembre ou octobre.

En attendant, le principal taux de la BCE reste donc à 4%. Les gardiens de l'euro avaient relevé ce taux, qui détermine le coût du crédit pour les entreprises et les particuliers, d'un quart de point début juin pour lutter contre des risques de surchauffe des prix liés à la relance économique et à une éventuelle nouvelle flambée des prix du pétrole.

Le président de l'institution, Jean-Claude Trichet, avait alors déjà qualifié la politique monétaire de la BCE de "plutôt accommodante". En clair, les conditions du crédit sont suffisamment basses pour soutenir la croissance, mais portent en germe des dangers inflationnistes. Le Français a répété aussi la volonté de la BCE "d'agir à temps et fermement pour assurer la stabilité des prix à moyen terme".

"Il est évident que le cycle de resserrement n'est pas encore achevé", en conclut Peter Vanden Houte, économiste chez ING. Entre décembre 2005 et juin 2007, le principal taux de la BCE a grimpé de 2 à 4% en huit hausses d'un quart de point à chaque fois.

L'inflation dans la zone euro est certes stable. En juin, elle est restée à 1,9% sur un an pour le quatrième mois consécutif, respectant parfaitement l'objectif à moyen terme d'un taux "au-dessous mais proche de 2%" voulu par la BCE. Mais ce sont les risques à venir qui inquiètent la Banque Centrale Européenne, comme des hausses salariales supérieures à la productivité (notamment en Allemagne où les syndicats ont eu partiellement gain de cause) et leurs retombées éventuelles sur les prix.

De surcroît, plusieurs statistiques publiées récemment soulignent les tensions inflationnistes. La masse monétaire M3, indicateur avancé d'inflation regardé de près par la BCE, a augmenté largement plus que prévu en mai. Et les crédits au secteur privé continuent obstinément à croître trop vite aux yeux de la BCE.

Si une courte majorité des économistes du panel pensent que septembre marquera la dernière hausse de taux cette année, de plus en plus penchent pour un nouveau geste en décembre qui porterait le principal taux à 4,50%.

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