"Rosario? C'est une boule d'énergie". Enoncé en 2003, le point de vue de son producteur, Francis Dreyfus, reste toujours d'actualité. Le saxophoniste romain Rosario Giulani exprime cette envie d'en découdre propre à ses maîtres ès-alto, Jackie McLean et Julian "Cannonball" Adderley. "Le jazz n'est pas un jeu", confie le saxophoniste après dix ans de métier.

Sa fougue est partie intégrante de son jeu et dans ses concerts, il n'y a pas de round d'observation. Pourtant, Rosario Giulani n'entend pas la scène comme un lieu de confrontation musicale. Il ne veut pas opposer une école à une autre, le be-bop, dont il s'inspire, au latin jazz et même au free jazz. Au côté de ses propres compositions, le saxo alto n'inclut-il pas un thème d'Ornette Coleman au répertoire de son dernier album, "Anything else"?

Ce même esprit d'ouverture caractérise la constitution de son groupe. Cohabitent ses copains italiens, le trompettiste Flavio Boltro (une pointure) et le pianiste (une découverte de ce côté-ci des Alpes) Dado Moroni, et une rythmique tricolore, le bassiste Rémi Vignolo (un son généreux) et le batteur Benjamin Henocq (une pulsation de métronome). Ce n'est pas un hasard. Depuis son premier album sous le label Dreyfus, il y a maintenant six ans, Rosario mène sa carrière dans les deux pays frontaliers, au rythme d'une bonne centaine de concerts par an.

"Je vis comme dans un rêve. Les gens paient pour venir m'écouter", s'émerveille ce jazzman généreux et lyrique. Et d'ajouter en forme de conclusion: " J'ai vraiment besoin de jouer, sinon c'est mon cerveau qui explose!". Une boule d'énergie assurément, ce Rosario Giulani.


Concert au Sunside (Paris 1er) les 8-9-10 février. Réservations: 01 40 26 21 25.
Discographie: "Anything else". Rosario Giulani (saxophone alto) avec Flavio Boltro (trompette), Dado Moroni (piano), Rémi Vignolo (basse) et Benjamin Henocq (batterie). Dreyfus Jazz. Janvier 2007.