La contestation des actionnaires minoritaires de la compagnie d'assurance AGF ne cesse de monter. Les investisseurs institutionnels anglo-saxons et français ont été les premiers à critiquer la procédure choisie par le groupe Allianz pour racheter 100% des parts de sa filiale française alors qu'il en détient actuellement un peu moins de 60%. Puis les petits porteurs ont à leur tour contesté la forme et le fond de l'opération par la voie de Colette Neuville, la présidente de l'association de défense des actionnaires minoritaires (Adam). Celle-ci a écrit une lettre le 23 janvier dernier à l'Aurorité des marchés financiers (AMF) dénonçant à la fois l'information insuffisante et la menace explicite de l'assureur de procéder à une fusion dans des termes moins favorables en cas d'échec de sa première offre.

Des représentants de salariés ont décidé de saisir également Colette Neuville pour contester l'offre de rachat d'Allianz. Leur première critique porte sur le fait que le dividende 2006 est attaché à l'offre, soit 3,6 euros par action. Or pour Colette Neuville, citée dans "Les Echos" ce matin, le "dividende est dû". La deuxième critique est fiscale car les particuliers qui apporteront leurs titres devront payer 27% d'impôt sur les plus-values. Les actionnaires salariés souhaiteraient donc une offre alternative en titres plutôt que l'offre actuelle mixte, à la fois en titres et en cash.

Il reste donc aux actionnaires salariés d'AGF qui détiennent environ 2,3% du capital de leur employeur via un fonds commun de placement baptisé Personnel AGF, à attendre la réponse du groupe. Elle devrait intervenir dans les prochains jours sachant que la publication des résultats 2006 est prévu en milieu de semaine prochaine.