Twingo électrique : Volkswagen quitte le projet de Renault et pourrait produire son propre modèle

Le constructeur allemand qui devait travailler avec Renault pour créer l'architecture de la future Twingo électrique a mis fin à sa participation au projet du constructeur français. Ce dernier pourrait même lancer son propre modèle de petite voiture électrique abordable, de son côté.
Luca de Meo a présenté la future Twingo électrique lors du Capital market day d'Ampere, en novembre dernier.
Luca de Meo a présenté la future Twingo électrique lors du Capital market day d'Ampere, en novembre dernier. (Crédits : GONZALO FUENTES)

[Article publié le vendredi 17 mai, à 15h42, mis à jour à 19h18]

Coup de théâtre chez Renault. Volkswagen qui devait co-concevoir l'architecture de la future Twingo électrique du groupe au losange a mis fin aux discussions avec ce dernier, ont affirmé à Reuters deux sources proches du dossier, ce vendredi.

Pour rappel, en novembre dernier, lors du Capital market day d'Ampere, sa filiale dédiée à ses activités électriques, Renault a annoncé le lancement d'un nouveau modèle électrique en 2026 à moins de 20.000 euros, hors subventions : une Twingo. Celle-ci doit compléter la gamme électrique composée de la Renault 5, la Renault 4, le Scénic ainsi que la Megane E-Tech. Surtout, Renault avait indiqué en février être en discussions préliminaires avec le géant allemand pour partager la production de sa future voiture. Un partenariat « intéressant pour démocratiser le véhicule électrique », a confirmé une source proche.

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« Au final, les deux groupes n'ont pas réussi à se mettre d'accord », a dit une des sources, ajoutant que les discussions, qui duraient depuis plusieurs mois, avaient pris fin.

Volkswagen pourrait sortir son propre modèle

Une autre source a expliqué qu'un accord était très proche, mais que Volkswagen a finalement décidé de développer en interne son propre véhicule.

« A chaque fois que vous soulevez une pierre sur ce genre de projet, il y a un problème, confirme une source. Il faut se mettre d'accord sur le partage des coûts, la localisation des pièces... C'est très compliqué. »

Une porte-parole d'Ampere, l'entité électrique et logiciels de Renault qui pilote le programme Twingo, a refusé de faire un commentaire. La direction de Volkswagen n'a pas souhaité commenter ces informations ce vendredi, mais a réitéré qu'il étudiait « diverses options » pour élargir sa gamme de voitures électriques vers le bas. Le groupe allemand a éludé le sujet, déclarant que « la faisabilité économique est un critère important, et tous les scénarios possibles sont soigneusement évalués avant un éventuel élargissement du portefeuille de produits, mais qu'aucune décision n'a encore été prise. D'ici là, nous vous prions de comprendre que nous ne ferons pas d'autres commentaires ».

Une décision est attendue dans les prochaines semaines si Volkswagen veut être prêt pour 2027, objectif annoncé par le directeur général de la marque éponyme, Thomas Schäfer, pour un modèle plus petit et plus abordable que l'ID.2. A noter que Volkswagen tient son assemblée générale annuelle le 29 mai.

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Une mauvaise nouvelle pour Renault

Une des sources a confirmé que le programme Twingo continuait, même sans Volkswagen, et qu'il restait ouvert à d'autres partenaires, par exemple de l'alliance avec Nissan et Mitsubishi. Renault a toutefois toujours dit que le calendrier et la rentabilité de son programme étaient calqués sur l'hypothèse où il restait seul à bord, et qu'un partage avec un partenaire constituerait une cerise sur le gâteau. A noter, l'arrêt des discussions avec Volkswagen ne signifie pas non plus qu'un autre partenaire ne puisse pas avoir besoin de la Twingo. Au dernier salon de l'automobile de Genève, fin février, le directeur général de Renault Luca de Meo s'était dit « ouvert à tout le monde qui veut utiliser cette plateforme. »

L'abandon d'un partage avec Volkswagen constitue cependant une mauvaise nouvelle pour les deux groupes alors que tout développement partagé et toute production en commun sont les bienvenus dans l'automobile afin de réduire les coûts.

Un projet unique en Europe... mort dans l'œuf

Car un tandem industriel Renault-Volkswagen aurait constitué une première entre deux constructeurs généralistes européens sur le segment « A » des petites citadines, et incarné cet « Airbus » pan-européen des petites voitures que Luca de Meo appelle régulièrement de ses voeux.

« C'était une belle histoire pour l'industrie européenne, ça aurait pu poser les bases d'un Airbus (...) en face des Chinois », a dit une des sources.

Le patron de Renault Luca de Meo, adepte des collaborations, avait déclaré fin février qu'il était « classique de partager des plateformes ou des usines pour garder des coûts bas ».  Et « imaginez l'importance de voir l'industrie européenne réunie autour d'un projet », avait-il lancé, à l'image d'Airbus dans l'aéronautique. Renault pourrait cependant se passer de partenaire car il va « vendre beaucoup » de Twingo, avait assuré le directeur général .

Jeudi à l'assemblée générale de Renault, Luca de Meo a redit que le groupe « essaie de voir si Revoz - l'usine slovène de Renault où est assemblée l'actuelle Twingo - est une option pour la production » de la prochaine génération de la voiture.

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Commentaires 23
à écrit le 19/05/2024 à 23:03
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Ne pas oublier que c'est VW qui a demandé à Renault de faire en commun ce véhicule citadin. Mais Renault sait faire et est en meilleure position actuellement pour ce projet. Renault a le vent en poupe contrairement à VW qui licencie et cherche 10 mil...

à écrit le 19/05/2024 à 1:48
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Formidable cette Europe… L’Allemagne n’a aucune envie de construire quoi que ce soit avec la France. Il serait temps que nos politiques ainsi que nos industriels se réveillent. Nous sommes dans un monde du chacun pour soit.

le 19/05/2024 à 6:10
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Complètement, les epr, les chars , les avions de patrouille maritime, les chasseurs ng le allemands nous tiennent le bec dans pendant des années et soit achètent à leurs maîtres américains soit font un projet de leur côté. Nos gouvernants et nos ind...

le 19/05/2024 à 12:01
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Les français ne sont pas fiables. Ils ne respectent pas les accords. par exemple, les règles budgétaires de l'ue. La france n'a jamais respecté cet accord. Pour les français, les partenaires et les clients dans les affaires ne sont pas des partenaire...

à écrit le 18/05/2024 à 12:05
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Au fil de projets franco- Allemands avortés, les industriels allemands sont pas fiables … les Italiens ou les espagnols vous piquent le business quand ils sont associés …… faut que nos élites françaises bercées / éduquées au made in germany ou à la...

le 18/05/2024 à 13:08
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Jusqu’à preuve du contraire les voitures Renault sont plus en pannes que les VW... Et pire les Renault ont toutes les même pannes quelques soit leur type pannes qu'on retrouve aussi sur les Dacia...

le 18/05/2024 à 13:27
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@Écart- Propagande pro Allemande dépassée. Vu les millions de voitures en circulation et les centzines de millions de kilomètres parcourus...voyez vous beaucoup de voitures de toutes marques arrêtées sur le bord de la route? NON!

à écrit le 18/05/2024 à 12:05
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Au fil de projets franco- Allemands avortés, les industriels allemands sont pas fiables … les Italiens ou les espagnols vous piquent le business quand ils sont associés …… faut que nos élites françaises bercées / éduquées au made in germany ou à la...

à écrit le 18/05/2024 à 10:26
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Un mal pour un bien. Avec ce départ de VW, une opportunité se présente à Renault. Il pourrait passer à l’action sans attendre une hypothétique expression d’interêt. Rien de moins que de tenter de révolutionner son industrie en lançant une voiture en...

à écrit le 18/05/2024 à 9:56
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Ce dit projet européen n'a pas de sens.L'entreprise de l'etat Renault, et pas seulement eux, ne cherche des partenaires que pour l'argent, sans avoir a emprunter sur le marché monétaire et de s'endetter encore plus.

à écrit le 18/05/2024 à 9:25
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Les allemands volent les idées et les tecnologies hier aujourd'hui et demain leur ideologie est basée sur ça.

le 18/05/2024 à 10:06
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C'est plus compliqué mais c'est tout aussi nocif: "L'esprit allemand est une véritable indigestion, il n'arrive à en finir avec rien" Nietzsche

à écrit le 18/05/2024 à 8:48
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Euh non, le cheval de Troie est bien l'Allemagne comme pour la Russie avec le gaz. Leur vente de voitures est déjà très dépendant du marché chinois. Stellantis vient lui de prendre 20 % de Leapmotor pour se renforcer dans les technos électriques. Mer...

à écrit le 18/05/2024 à 8:44
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L'Allemagne est souveraine et reste fidèle à sa politique industrielle en particulier celle de l'automobile. Pourquoi la France n'a pas soutenue à l'époque et dans la durée la sienne et en particulier sa production d'électricité. Lorsqu'on n'a pas de...

à écrit le 18/05/2024 à 8:42
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Bonjour, pour les voitures électriques des alliances se crée et se démonte suivant les objectifs de chaqu'un... Avec l'arrivée de la concurrence ( chinoise et américain) , les intérêts des un , n'est pas l'intérêt de l'autre...

à écrit le 18/05/2024 à 8:37
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Cette alliance voulue a tout prix par Renault est depuis le début bancale!!! En Allemagne dejä dans le Handelsblatt, on se demande quel est L'intérêt pour VW de s'allier ä Renault puisque Mercedes n'en finit pas de payer le prix de l'alliance hasard...

le 18/05/2024 à 11:54
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Bel élan... Mais avec quelques questionnements: Stellantis n'est pas français... mais Peugeot le serait ??? In fine, vous abondez dans le sens, contraire à un "main stream" actuel, de ceux qui pensent que la France n'a plus d'xistence propre hors UE....

à écrit le 18/05/2024 à 7:25
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Il vaut mieux ne pas le faire de suite plutôt que de prendre un énième coup de couteau des allemands, à moitié fait. C'a fait du gaspillage en moins.

à écrit le 17/05/2024 à 21:36
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encore une démonstration que en juin ..... l'abstention sera énorme

à écrit le 17/05/2024 à 17:35
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Les Allemands vont jouer la carte Chinoise...comme Tavares ET le gouvernement Allemands qui sont contre une taxation douanière des voitures Chinoises. J'ai bon?...

le 17/05/2024 à 17:40
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apparement VW va developper sa propre solution, pas importer des voitures chinoises comme stellantis (qui est largue sur l lelectrique et ne semble pas vouloir/pouvoir investir). pour les autres constructeurs allemands (BMW et Mercedes) importer chin...

le 17/05/2024 à 18:57
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Il parait que les chinois riches achètent beaucoup de grosses voitures allemandes à pétrole, pour le standing, les allemands ne peuvent donc pas imaginer frustrer la Chine par des mesures inadéquates. Jusqu'au jour où les grosses voitures électriques...

le 17/05/2024 à 20:50
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@,Réponse de cd - Pas convaincu. Scholtz en Chine est une conséquence de la décision de VW ainsi que la volonté des Allemands de ne pas taxer les voitures electriques Chinoises. Quant à Tavares, il a seulement voulu prendre une longueur d'avance. ...

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