Des diamants couleur sang

"Blood Diamond", d'Edward Zwick, un film d'action hollywoodien qui milite contre le trafic des diamants extraits dans les larmes et le sang des Africains.

Film de divertissement et d'action dans le pur style d'Hollywood ou film humanitaire qui prend partie contre l'exploitation des Africains enlevés pour extraire des diamants échangés contre des armes? "Blood Diamond" maintient l'ambigüité entre ces deux genres, c'est toute la faiblesse (fondamentale) et la force (commerciale) de ce film d'Edward Zwick, réalisateur de films à gros budget (dont "Le Dernier Samouraï") et producteur ("Trafic").

Etiré sur 2h20, le film est situé pendant la terrible guerre civile qui a ravagé le Sierra Leone dans la dernière décennie et répond à tous les critères des films d'action à grand spectacle (explosions, fusillades, course-poursuites...). Il est servi par d'excellents acteurs, dont Leonardo DiCaprio qui joue un rôle à contre-emploi de mercenaire cynique et odieux.

Au milieu des années 1990, Solomon, paisible pêcheur (formidable Djimon Hounsou), vit heureux avec sa famille dans son village au fin fond de la Sierra Leone. Jusqu'au jour où des miliciens rebelles débarquent et sèment la terreur dans le village, dispersant la famille de Solomon. Celui-ci est enrôlé de force dans un camp de travail tenu par les rebelles où des hommes-esclaves passent au peigne fin le lit d'une rivière, à la recherche de diamants, surveillés par des gardiens armés.

Solomon a la main heureuse et trouve un énorme diamant rose, qu'il parvient à cacher dans la terre. Lorsque le camp est détruit par l'armée régulière, il devient une proie intéressante pour Danny Archer (Leonardo DiCaprio), mercenaire qui ne renonce à aucun trafic et a eu vent du gros diamant rose. A partir de là, les destins des deux hommes vont se lier. Avec pour témoin, une jeune et jolie journaliste, Maddy (Jennifer Connelly) qui enquête dans le pays ravagé par les rebelles drogués, à la tête de commandos d'enfants-soldats fanatisés qui ont perdu jusqu'au souvenir de leur famille. Au terme de mille péripéties, la morale sera sauve et le film se terminera sinon sur un happy end du moins sur la victoire des bons contre les méchants.

Bien placé dans la course aux oscars, décernés fin février, le film fait clairement appel à la responsabilité des consommateurs occidentaux pour qu'ils exigent des garanties sur la provenance des diamants. Fait notable, des ONG comme Global Witness et Amnesty International ont été étroitement associés à cette production de la Warner, de la conception au marketing. Avec l'appui de DiCaprio qui s'est honoré en s'engagent personnellement dans cette campagne contre les diamants du sang.

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