Très mauvais début de semaine pour les marchés. Les Bourses d'Asie-Pacifique ont baissé fortement ce lundi matin. Le recul de Wall Street vendredi a provoqué un regain mondial de nervosité. Vingt ans après le "vendredi noir" du 19 octobre 1987, l'indice Dow Jones de la Bourse de New York a en effet perdu 2,64% et le Nasdaq 2,65%, les investisseurs se montrant déçus par plusieurs résultats d'entreprises et préoccupés par les records du pétrole.

Ce lundi matin à Tokyo, deuxième place financière mondiale, l'indice phare Nikkei plongeait de 537,27 points (-3,20%) à 16.277,10 points à mi-séance. Toutefois à la clôture, l'indice Nikkei a limité les dégats avec un retrait de 2,24%. L'indice élargi Topix a cédé 28,21 points, ou 1,77%, à 1.563,07 points. Le Nikkei avait déjà cédé 1,71% vendredi en clôture.

A Hong Kong, l'indice Hang Seng dégringolait de 1.128,08 points (-3,83%) à l'ouverture, à 28.336,97 points. Mais comme à Tokyo, la Bourse de Hong Kong a reculé en clôture de "seulement" 2,53%. L'indice Straits Times de Singapour lâchait 2,14% à mi-séance. L'indice Kospi de la Bourse de Séoul a terminé en fort recul de 3,37%, tandis que Manille se repliait de 3,98% et Sydney de 1,92%. A mi-séance, Jakarta lâchait 3,82%, et Kuala Lumpur 1,83%.

A contre-courant, l'indice Sensex de Bombay gagnait 0,27% en matinée. L'indice composite de la Bourse de Shanghai, qui avait ouvert en assez forte baisse, se reprenait également en milieu de journée et ne perdait plus que 0,42%.

"Cette semaine s'annonce peureuse, pessimiste et glauque. Tout cela à cause de la volatilité sur les autres marchés", résume Ng Jun Sheng, analyste chez SSB Securities à Kuala Lumpur, cité par l'Agence France Presse. "La volatilité est de retour sur les marchés mondiaux à cause d'un mélange détonant de craintes concernant le 'subprime', de hausse des prix du pétrole liée à des risques géopolitiques aggravés et de chute des Bourses dans les pays émergents", renchérit pour sa part Masuhisa Kobayashi, économiste chez Barclays Capital à Tokyo. Et d'ajouter: "il n'est pas à exclure que cette volatilité soit pire qu'en août, surtout quand on tient compte du fait qu'elle survient après un retour à l'optimisme dû à la baisse des taux" par la Réserve fédérale américaine.

Sur le marché des changes, l'euro a battu ce matin en Asie un nouveau record face au billet vert, à 1,4347 dollar, crevant son plafond de 1,4319 dollar inscrit la semaine dernière. Il s'est par la suite replié jusqu'aux environs de 1,4329 dollar. Dans le même temps, le dollar plongeait à 113,67 yens, contre 114,53 yens vendredi à New York, les investisseurs japonais rapatriant massivement leurs avoirs pour les mettre à l'abri des pertes sur les marchés américains. Selon les cambistes, la dépréciation du dollar s'explique également par l'absence de réaction à ce sujet des ministres des Finances et banquiers centraux des pays riches du G7, réunis durant le week-end à Washington.