Siemens cède sa filiale d'équipements automobiles VDO et rachète l'américain Dade Behring

Siemens a décidé de vendre VDO et, dans la foulée, il fait part de l'acquisition de Dade Behring, spécialisé dans le diagnostic médical. A la Bourse de Francfort, le titre a immédiatement réagi en plongeant en clôture de 5,98%, à 99,70 euros.

Les grandes manoeuvres continuent chez Siemens ! Le groupe technologique allemand a annoncé, ce mercredi, la cession de sa branche d'équipements automobiles VDO à son compatriote Continental pour 11,4 milliards d'euros. La vente, qui reste soumise à l'aval des autorités compétentes, devrait être réalisée avant la fin de l'année.

Au départ, Siemens avait décidé de mettre en bourse une partie du capital de VDO de manière à faire rentrer de l'argent frais pour financer le développement de son activité. L'IPO devait avoir lieu en septembre. Mais Continental, qui grimpe avec l'opération sur le podium des grands équipementiers mondiaux, avait dès l'annonce du projet en janvier signalé son intérêt. A plusieurs reprises, il avait même relevé le montant qu'il était prêt à payer pour une société qui fait aujourd'hui 10 milliards de chiffre d'affaires et emploie quelque 66.000 salariés, et que visait également le fonds Blackstone.

Avec 11,4 milliards offerts alors qu'un IPO aurait valorisé VDO à quelque 8 à 8,5 milliards, Siemens ne pouvait refuser. D'autant qu'il avait besoin d'argent frais pour financer ses emplettes dans ses secteurs d'activité stratégiques que sont l'énergie et l'environnement (21 milliards de chiffre d'affaires), les infrastructures industrielles (41 milliards) et le matériel médical (8 milliards). Ces dernières années, il a déjà dépensé 14 milliards d'euros dans des acquisitions.

C'est dans le médical encore une fois qu'il se renforce, offrant 7 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) pour récupérer l'américain Dade Behring, spécialisé dans le diagnostic médical. Une opération, qui devrait être close au début de 2008 et qu'il a justifiée par la complémentarité en matière de produits mais surtout de clientèles, l'américain s'adressant essentiellement aux structures hospitalières petites et moyennes alors que Siemens étant bien implanté dans les gros hôpitaux.

Elle va lui permettre notamment de devenir le leader mondial dans le diagnostic médical devant Roche. Le projet toutefois a été très mal accueilli par le marché qui considère l'acquisition trop chère. A la Bourse de Francfort, le titre Siemens reculait de 5,98% en clôture. Les marchés ont été déçus également des résultats financiers du troisième trimestre publiés en début d'après-midi avec un jour d'avance.

Le groupe a réalisé sur la période avril-juin un bénéfice net de 2,065 milliards d'euros, en hausse de 53,6% sur un an. Son chiffre d'affaires a augmenté de 8% à 20,176 milliards d'euros. Mais les prises de commandes en hausse de 13% à 22 milliards ont été considérées décevantes par rapport à la concurrence. La charge de 371 millions d'euros entraînée par la restructuration en cours dans la filiale Nokia Siemens consolidée par le groupe finlandais a aussi créé la surprise. D'autant que Siemens n'a pas indiqué si de nouvelles charges étaient à prévoir sur le trimestre en cours.

Son nouveau président, Peter Löscher, qui a pris les commandes du groupe au 1er juillet, a confirmé qu'une de ses priorités était bien de donner une nouvelle vitesse à Siemens et de le concentrer sur des activités où il devait être en position de numéro un ou deux du marché mondial dans ses trois domaines que sont l'énergie, l'industrie et la médecine. "Les deux mesures annoncées aujourd'hui sont un bon pas dans cette direction", a-t-il estimé.

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