L'intervention de François Bayrou a attiré 6,68 millions de télespectateurs sur TF1

Le candidat UDF à la présidentielle était l'invité, lundi soir, de l'émission politique "J'ai une question à vous poser" sur TF1, attirant ainsi des millions de téléspectateurs. L'ancien député des Pyrénées-Atlantique a jugé "la guerre perpétuelle PS-UMP" responsable du "déclin" de la France.

François Bayrou a profité, lundi soir, de son face-à-face avec cent Français sur TF1 pour présenter les grandes lignes de son programme, avec priorité à l'éducation, à la lutte contre la dette, et pour réaffirmer sa volonté de "rassemblement". Invité de l'émission "J'ai une question à vous poser", le candidat de l'UDF à la présidentielle a tenu à "montrer l'autre chemin" qui permettra, selon lui, de "sortir la France de l'impasse" en faisant "travailler ensemble des gens qui viennent de camps différents." Selon Médiamétrie, la retransmission politique sur la chaîne privée a attiré en moyenne 5,66 millions de téléspectateurs, et 6,68 millions de 20h48 à 22h14, temps consacré au "troisième homme".

François Bayrou a dénoncé la "guerre perpétuelle" entre le PS et l'UMP, responsable du "déclin" de la France. "Quand l'un arrive au pouvoir, il détruit ce que fait l'autre a fait. J'ai vu peu à peu la France décliner, j'ai vu peu à peu la France s'appauvrir. Ayant observé les conséquences, j'ai analysé les causes et je suis arrivé à la certitude qu'avec ce système il est impossible de sortir la France de cette situation", a-t-il ajouté. "Les deux représentants de ces deux partis sont à 25% dans les sondages. Vous croyez qu'on réforme, qu'on conduit un pays avec 25%?", a-t-il poursuivi.

Le candidat UDF à la présidentielle a appelé, lundi soir, à la mobilisation contre l'illettrisme, en vue d'atteindre "0% d'illettrisme". Il a estimé qu'il fallait au moins trois ans pour améliorer les choses dans ce domaine. "L'éducation, c'est la question clé de l'avenir de la France. Nous allons garantir les moyens à l'éducation. Au lieu de faire la chasse aux postes, on va lui garantir les postes", a déclaré l'ancien député UDF des Pyrénées-Atlantiques. Interrogé sur la méthode de lecture, François Bayrou a suggéré de "prendre 100 classes qui suivent une méthode, 100 classes qui en suivent une autre, 100 classes une troisième, et on vérifie au bout de l'année laquelle a fait le plus de progrès."

L'ancien ministre de l'Éducation nationale, dans le gouvernement de cohabitation d'Edouard Balladur, a insisté sur le fait qu'il fallait limiter le nombre d'emplois à temps partiel, "notamment pour les grandes entreprises", où selon lui la situation n'est "pas acceptable". Interrogé sur les 35 heures, François Bayrou a souhaité qu'on "s'en sorte librement, mais par le haut. Je suis pour que les heures supplémentaires deviennent quelque chose qui rapporte aux salariés beaucoup plus qu'elles ne rapportent aujourd'hui".

Le "troisième homme", crédité de 19% d'intentions de vote dans les derniers sondages, est revenu sur la question de la dette de l'Etat. Il veut "revenir en trois ans à une situation où la dette ne grossit plus" et "inscrire dans la Constitution l'interdiction pour un gouvernement de présenter un budget en déficit de fonctionnement". Le candidat UDF a qualifié la réduction de la dette française de "chapitre 1 de l'action politique de redressement", même au prix de "mesures impopulaires".

François Bayrou est revenu aussi sur la possibilité de nommer un Premier ministre de gauche s'il était élu à l'Elysée en mai prochain. "J'ai une petite idée sur la question, sinon je n'aurais pas prononcé ce genre de phrase", a-t-il dit. Cependant, le candidat UDF a tenu à préciser que la nomination à Matignon d'un Premier ministre de gauche supposerait que "chacun accepte la règle du jeu" et "les principes arrêtés."

Suite à l'émission diffusée, lundi soir, sur TF1, des réactions ont émané de la classe politique. Pour François Hollande, invité, mardi matin, sur le plateau de I-Télé, "on sait le risque de ces grandes coalitions. On voit bien qu'en Allemagne ce n'est pas facile car à un moment il faut de la clarification." Le premier secrétaire du Parti socialiste ajoute qu'il "doit y avoir une ligne et elle doit être respectée", balayant ainsi les prédictions de ceux qui estiment qu'au second tour "ça peut se faire autrement que sur une base de la gauche et de la droite." Pour Jean-François Copé, interrogé mardi matin au micro de RTL, "au fond de lui-même (François Bayrou), il se sent homme de droite, avec des idées proches de la droite". Le porte-parole du gouvernement et ministre délégué au Budget ajoute: "ce qui fait la différence, c'est d'être capable de dire sur la dette pas seulement qu'il faut baisser la dette [...] mais qu'est ce que lui, concrètement, va faire pour faire baisser la dépense. C'est là qu'il y a quelques différences."

François Bayrou n'était crédité, il y a cinq ans, que de 6% d'intentions de vote, et avait obtenu à peine 6,8% des suffrages au premier tour de la dernière présidentielle. Il avoisinait encore, dernièrement, les 6% dans les sondages, jusqu'à sa montée en puissance. Le candidat UDF à l'élection présidentielle s'installe aujourd'hui à 19% selon un sondage Ifop publié mardi, volant ainsi la place de "troisième homme" à Jean-Marie Le Pen.

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