Les patrons européens s'inquiètent du "niveau douloureux" de l'euro

Ernest-Antoine Seillière, président de Business Europe, a écrit au président de l'Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, pour que les membres de la zone euro fassent entendre leur voix au prochain G7 Finances d'octobre face à l'appréciation continue de la monnaie unique.

La vigueur de l'euro suscite de plus en plus d'inquiétudes chez les acteurs économiques du Vieux continent. Les chefs d'entreprise européens ont appelé ce mercredi les pays de la zone euro à faire entendre leur voix à propos de la hausse du taux de change de la monnaie unique lors de la prochaine réunion du G7 les 20 et 21 octobre. L'euro a atteint "un niveau douloureux pour les entreprises européennes", souligne le président de l'organisation patronale paneuropéenne Business Europe (ex-Unice), le français Ernest-Antoine Seillière, dans une lettre adressée au président de l'Eurogroupe, le luxembourgeois Jean-Claude Juncker.

La prochaine réunion du G7 à Washington "sera une opportunité unique de soulever ces questions avec force, et de proclamer que l'euro ne peut pas être la variable d'ajustement pour réduire le déficit extérieur américain, face à des politiques des taux de change inflexibles dans d'autres parties du monde", estime Ernest-Antoine Seillière. Business Europe "considère votre rôle comme essentiel pour favoriser l'émergence d'une position européenne commune", qui doit être "mise en avant dans un dialogue sincère avec nos partenaires, en particulier les Etats-Unis, le Japon et la Chine", affirme l'ancien patron du Medef à Jean-Claude Juncker.

Les Etats-Unis sont accusés de manière récurrente de s'accomoder parfaitement de la baisse du billet vert, favorable aux exportations du pays et donc à la réduction du déficit commercial national. Quant à la Chine et au Japon, il leur est reproché d'encourager la faiblesse de leurs monnaies, le yuan et le yen, afin de soutenir là encore leurs exportateurs et donc leur croissance économique.

Jean-Claude Juncker a déjà fait savoir vendredi que les pays de la zone euro voulaient interpeller le G7 au sujet de l'appréciation de la monnaie unique, qui commence à les "préoccuper beaucoup". Il s'en est pris nommément aux Etats-Unis. Le G7, qui se réunira à Washington au niveau des ministres des Finances et des gouverneurs de banques centrales, regroupe les Etats-Unis, le Japon, le Canada et le Royaume-Uni, ainsi que trois pays de la zone euro, la France, l'Allemagne et l'Italie.

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