La banque IKB pourrait lancer une augmentation de capital

Selon le Financial Times Deutschland, elle serait d'environ deux milliards d'euros. Venue à son secours, la banque publique KFW commence à devoir faire face à une addition de plusieurs milliards.

La banque allemande en grande difficulté IKB, spécialiste des crédits aux PME, réfléchit à une augmentation de capital d'environ 2 milliards d'euros, selon le Financial Times Deutschland. Le prix de souscription de l'opération s'élèverait à 1 euro par action. Un prix bas qui pourrait susciter des convoitises.

Jeudi, la banque a annoncé repousser la publication de ses résultats du deuxième trimestre prévue initialement vendredi. Ce report à une date non précisée s'explique par la complexité de l'intégration dans le bilan d'IKB de la société "conduit" Rhineland Funding, qui a investi sur le marché des crédits immobiliers à risque aux Etats-Unis.

C'est l'effondrement de ce marché du "subprime" qui a précipité IKB dans la crise. L'établissement, spécialisé dans le financement aux petites et moyennes entreprises, a évité de justesse la faillite cet été et n'a dû son salut qu'à l'intervention de son actionnaire de référence, la banque publique KfW (38% d'IKB), et d'un consortium de banques parmi lesquelles figurent la Deutsche Bank et la Commerzbank.

Ces dernières avaient mis 3,5 milliards d'euros à sa disposition et rechignaient depuis à verser de nouvelles aides à la banque de Düsseldorf. Jeudi, KFW a néanmoins annoncé que le consortium des banques était prêt à apporter 350 millions d'euros de plus.

L'affaire IKB est suivie de près par l'Etat allemand, dont la banque KFW est le bras financier. Cette dernière pourrait en effet être mise à mal à la suite des difficultés de son homologue. Mardi, KFW a annoncé que ses provisions pour risques seraient plus que doublées, à 4,8 milliards d'euros, au quatrième trimestre en raison d'une réappréciation des risques encourus par Rhineland Funding, le conduit d'IKB.

Le ministre allemand des Finances a rejeté toutes craintes sur KFW, affirmant jeudi que "le contribuable n'aura pas à payer pour IKB". Les activités d'aides au financement, coeur de l'activité de KfW, "ne sont pas affectées par la crise d'IKB", assure-t-il.

Pourtant, ce lundi, l'hebdomadaire Der Spiege avance que KFW, devenu le premier actionnaire d'IKB avec 38% du capital, doit s'attendre à une charge supplémentaire pouvant aller jusqu'à un milliard d'euros. Le bras financier du gouvernement allemand a déjà vu ses provisions pour risque exploser à 4,8 milliards à cause du soutien apporté à IKB. Et il a lui déjà accordé cet été une ligne de crédit de 8,1 milliards. Elle lui a aussi apporté 2,5 milliards dans le cadre du paquet de 3,5 milliards mis à la disposition de la banque.

Mais la finance allemande connaît parallèlement d'autres alertes. La LBBW, plus grande banque allemande, pourrait devoir passer une provision de 800 millions d'euros face à la crise du crédit. Elle en aurait informé ses principaux actionnaires, la ville de Stuttgart et l'Etat régional (Land).

La crise du subprime, ces prêts immobiliers à risque aux Etats-Unis, sur lesquels étaient adossés de nombreux produits financiers, vendus à toutes les banques de la planète, notamment en Allemagne, a déclenché depuis cet été une tempête boursière et financière, affectant de grands établissements financiers dans le monde.

Par ailleurs, le président du conseil de surveillance de la banque régionale publique allemande WestLB, Rolf Gerlach, a annoncé jeudi avoir décidé de démissionner de ses fonctions, après plusieurs mois de désaccord au sein des actionnaires de la banque sur son avenir.

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