Climat : les experts de l'ONU plaident pour une action rapide

Le Groupe de scientifique parrainés par l'ONU a rendu public ce matin le résumé de ses travaux sur les moyens de réduire les gaz à effet de serre et les changements climatiques qui en résultent. Le coût d'une stabilisation de cette pollution pourrait représenter jusqu'à 3% de perte de PIB en moyenne en 2030 mais pourrait au contraire être bénéfique si la riposte est suffisamment rapide.

Les pressions exercées par les pays les plus rétifs à passer à l'action n'auront finalement pas empêché le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat (Giec) d'achever la rédaction du résumé de ses travaux sur les moyens de réduire les émissions de gaz à effet de serre (Ges) et les changements climatiques qui en résultent. En 24 pages intitulées "L'atténuation des changements climatiques" et qui constituent le troisième volet d'un vaste rapport que le Giec rendra public en fin d'année, ces experts démontrent qu'il est possible d'éviter ou de limiter des désastres climatiques si les dirigeants politiques veulent bien apporter une réponse vigoureuse et rapide au cours des deux ou trois prochaines décennies.

Pour preuve, en 2030, l'estimation des coûts macro-économiques de l'atténuation des Ges, cohérents avec une stabilisation de leur concentration dans l'atmosphère entre 445 et 710 parties par million d'équivalent CO2, "va d'une diminution de 3% à une faible augmentation du PIB global par rapport au scénario de référence", ont conclu les scientifiques du Giec. Ils ajoutent que "l'ampleur des coûts régionaux peut différer considérablement de celle du coût global", certaines régions (Afrique, Asie, îles ...) risquant de souffrir plus que d'autres du réchauffement. Ce fardeau paraît bien plus gérable que le coût de 20% du PIB qu'avait envisagé l'économiste britannique Nicholas Stern dans un rapport récent. Mais il chiffrait alors le coût de l'inaction de la part des politiques face aux dangers climatiques.

L'inquiétude reste pourtant de mise parmi les environnementalistes. "Ce rapport estime que les modèles actuels ont sous-estimé le niveau des réductions nécessaires pour stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre", explique Greenpeace. Et de rappeler que, pour éviter le pire, "nous devons maintenir l'augmentation globale des températures moyennes en deçà de 2° Celsius, ce qui signifie que les émissions globales doivent atteindre leur maximum d'ici à 2015 pour (les) réduire rapidement de 50% par rapport aux niveaux de 1990 aux alentours de 2050", explique Greenpeace. Selon les spécialistes, la limite de 2° Celsius exige de ne pas laisser la concentration des Ges dans l'atmosphère trop excéder 500 ou 550 ppm. Il est donc urgent de passer à l'action.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.