S&P retire l'Inde de la catégorie spéculative

En relevant sa notation de BB+ à BBB-, l'agence Standard & Poor's range désormais l'Inde dans la catégorie des investissements. Moody's et Fitch rating l'ont déjà fait en 2004 et 2006.

L'Inde a résolument changé de visage auprès des investisseurs internationaux. Pour preuve, l'agence de notation financière Standard & Poor's a relevé d'un cran la note de dette à long terme de l'Inde de BB+ à BBB-, la faisant sortir de la catégorie des émetteurs spéculatifs pour entrer dans celle des investissements. C'est la première fois en 14 ans que l'agence relève sa notation sur l'Inde.

Avant elle, Moody's a extrait l'Inde de la catégorie spéculative en janvier 2004 et Fitch Rating en août 2006. En parachevant le mouvement, S&P devrait permettre d'accroître les investissements directs étrangers en Inde, qui ne reçoit pour le moment que 10% des fonds investis en Chine.

Ce relèvement, assorti d'une perspective stable, traduit "les solides perspectives économiques du pays, la structure de la balance extérieure et l'importance de son marché des capitaux, qui soutiennent une situation budgétaire fragile, mais en voie d'amélioration", explique S&P.

La note BBB est habituellement attribuée aux émetteurs de qualité moyenne, mais en mesure de faire face à leurs obligations, alors que les émetteurs notés BB ou moins présentent des caractéristiques spéculatives, qui rendent plus hypothétique leur capacité à rembourser leur dette.

Le PIB (Produit intérieur brut) de l'Inde devrait en effet croître "de plus de 7,5% en moyenne à moyen terme", tandis que la stabilité politique et les réformes macroéconomiques graduelles contribuent à "attirer les capitaux étrangers", détaille Ping Chew, analyste de l'agence américaine. D'un montant de 854 milliards de dollars, l'économie indienne a enregistré une croissance moyenne de 8% durant les quatre dernières années, la plus forte période de croissance depuis l'indépendance en 1947. Le montant des prêts aux particuliers et aux entreprises se poursuit également à un rythme effréné, en croissance de 30% par an sur les trois dernières années. Du coup, l'inflation a atteint ce mois ci plus de 6%, ce qui devrait pousser la banque centrale à relever son taux directeur pour la quatrième fois en un an.

Par ailleurs, S&P insiste sur le "bon fonctionnement du marché obligataire", le gonflement des réserves de change et la réduction "plus rapide que prévu" du déficit, qui devrait atteindre en 2007 3,8% du PIB pour l'Etat et moins de 7% pour l'Etat central et les provinces.

Le poids de la dette indienne demeure toutefois "l'un des plus lourds des Etats notés", ajoute l'agence américaine, précisant que l'évolution de sa notation dépendra de la politique macroéconomique du pays, qui devra "améliorer les perspectives de croissance" sans dégrader la situation budgétaire.

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