Les résultats de la SNCF pénalisés par le fret et les dépréciations d'actifs

La SNCF a enregistré un bénéfice net de 138 millions d'euros en 2006, soit une chute de 90% de son résultat par rapport à 2005.

Pénalisée par de lourdes dépréciations d'actifs en raison de changements de normes comptables qui sont venues s'ajouter au déficit de sa branche fret, la SNCF a dégagé un bénéfice net de 138 millions d'euros pour 2006. Ce bénéfice a chuté de 90% par rapport à 2005. Si la SNCF, qui a enregistré une hausse de 5% de son chiffre d'affaires, à 16,7 milliards d'euros, se félicite ce mercredi de la "forte croissance des trafics voyageurs", ses résultats sont pénalisés par la mauvaise santé de son activité fret.

Cette branche en difficulté depuis plusieurs années affiche pour 2006 une perte record de 865 millions d'euros. Et le passage aux normes comptables IFRS a entraîné une dépréciation d'actifs de 640 millions d'euros pour le frêt qui aurait de toutes façons enregistré une perte d'exploitation de 260 millions. En mars, la SNCF a annoncé des mesures de réorganisation de cette activité pour tenter de la redresser.

Par ailleurs, Henri Célié, administrateur salarié et délégué du syndicat Sud Rail, a indiqué que "le projet de changement de statut de la caisse des retraites des cheminots a été adopté en milieu de matinée par le conseil d'administration". Selon lui, "seuls les représentants de Sud et de l'Unsa au conseil d'administration ont voté contre le projet de caisse autonome, la CGT ayant refusé de participer au vote". L'Etat souhaite détacher la caisse et lui donner une personnalité morale en créant un organisme de sécurité sociale de droit privé assurant une mission de droit public. Car les nouvelles normes comptables obligent à provisionner 3 milliards d'euros d'engagements pour la prévoyance et 111 milliards d'euros pour les retraites. Cette caisse autonome lui permettrait d'éviter un tel affichage.

Lors de ce conseil d'administration, la présidente Anne-Marie Idrac a souligné que "la SNCF sera bientôt capable d'autofinancer complètement ses investissements qui préparent de nouvelles améliorations du service et de nouveaux développements indispensables face à la concurrence", tout en insistant sur le fait que "l'endettement a été encore réduit".

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