Airbus dévoile son plan de restructuration mercredi

Réuni lundi soir à Munich, le conseil d'administration d'EADS, maison mère d'Airbus, a approuvé à l'unanimité le projet de transformation de l'avionneur européen, baptisé plan Power 8. Les modalités seront présentées demain au Comité d'entreprise européen. Ce même jour, Louis Gallois (photo), président d'Airbus et co-président d'EADS, informera ses clients et les marchés.

Sortie de crise pour EADS, tout du moins pour ses actionnaires. Car pour les salariés, le plus dur va débuter. Airbus rendra publiques mercredi 28 février à Toulouse les modalités de son plan de restructuration "Power8" lors d'une conférence de presse, après l'avoir présenté aux représentants des salariés, selon un communiqué publié ce mardi par l'avionneur;

Ce projet sera préalablement présenté au Comité d'entreprise européen d'Airbus mercredi matin, puis aux représentants du personnel au niveau national.

EADS, maison mère d'Airbus, a annoncé lundi soir que son conseil d'administration avait donné son feu vert au plan de restructuration "Power 8" chez Airbus, qui devrait passer par d'importantes suppressions d'emplois et plusieurs ventes d'usines.

Pour l'heure, EADS n'a pas publié les détails de ce plan. Seuls les objectifs ont été rappelés: le programme générera 2,1 milliards d'euros de contribution annuelle de résultat d'exploitation (EBIT) à partir de 2010 et en outre 5 milliards d'euros de trrésorerie cumulée de 2007 à 2010. Power 8 prévoirait un plan social d'ampleur qui pourrait porter sur la suppression de 10.000 emplois, tant chez Airbus que chez ses sous-traitants. Un sujet particulièrement sensible en France et en Allemagne où 40.000 des 55.000 salariés de l'avionneur sont répartis sur onze sites.


Débrayage spontané sur un site français
La quasi-totalité des salariés d'Airbus à Méaulte dans la Somme, site de l'avionneur européen qui pourrait être cédé à un sous-traitant, ont cessé "spontanément" le travail mardi à la mi-journée. Le mouvement, une "initiative des salariés", selon la CGT, est parti d'un atelier de mécanique et s'est ensuite "étendu aux bureaux et au lignes d'assemblage", selon Force ouvrière. Interrogé par l'AFP, un porte-parole d'Airbus France a confirmé que l'usine, qui produit les pointes avant des Airbus (cabine de pilotage et porte d'embarquement avant) est "sur le point de tourner au ralenti voire de s'arrêter". Les syndicats attribuent ce mouvement de grève au "ras-le-bol" des salariés, inquiets avant l'annonce du plan de restructuration Power8.


La publication du plan, attendue initialement mardi 20 février, avait été reportée sine die faute d'accord entre Français et Allemands sur la répartition de la charge de travail du futur long courrier A350 XWB. Lors du dernier sommet franco-allemand, vendredi à Meseberg (près de Berlin), la chancelière allemande Angela Merkel et le président français Jacques Chirac se sont employés à calmer le jeu en s'accordant sur la nécessité d'un partage équitable des "sacrifices" dans le plan de restructuration et en affirmant leur "vigilance" sur l'emploi.

Selon nos informations, les sites français de Méaulte et Saint-Nazaire ville seront cédés ainsi que ceux de Varel et Nordenham en Allemagne. Les usines de Laupheim et Buxtehude pourraient également être vendues, selon la presse allemande. En revanche, les sites espagnols seraient épargnés.

Le plan prévoit la réduction de 10.000 emplois dans les seize sites d'Airbus. Enfin, pour rationaliser la production, le patron d'Airbus annoncera une nouvelle répartition de la charge de travail entre les quatre pays partenaires. Si la Grande-Bretagne conserve la production des ailes, l'Allemagne se verra confier toute la production de la famille A320 de la prochaine génération, à Hambourg. Pour sa part, la France va obtenir pour Toulouse l'assemblage des gros-porteurs A350 et A380.


Le Qatar convoite une part du capital d'EADS
La maison mère d'Airbus fait l'objet de convoitises renouvelées de la part d'un fonds Qatari. Le chef de la diplomatie du Qatar doit se rendre à Paris cette semaine pour examiner l'éventuelle acquisition d'une part dans le groupe aéronautique européen, révèle la ministre française déléguée au Commerce extérieur Christine Lagarde. "La relation entre les institutions du Qatar et EADS est une relation de partenariat stratégique", a-t-elle déclaré lundi soir. Interrogée sur le pourcentage de cette part, Mme Lagarde a précisé qu'il faudrait attendre les prochaines négociations pour connaître "la nature de la participation (du Qatar) et la période durant laquelle les deux parties souhaitent être liées". Selon des rumeurs qui n'ont pas été confirmée, ce fonds viserait une participation de 10% dans EADS. Il pourrait profiter du désengagement partiel du groupe Lagardère qui contrôle 15% du capital au côté de l'Etat Français (15%). Le fonds d'investissement qatari n'est pas le seul à s'intéresser à EADS. L'été dernier, la banque russe Vnechtorgbank (VTB) a annoncé avoir pris 5 % du groupe aéronautique et en janvier dernier, le président russe, Vladimir Poutine a renouvelé ses marques d'intérêt pour ce groupe.

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