Le secteur financier est sans conteste celui où le salaire des PDG a le plus progressé. En euros constants, il atteint un taux de croissance annuel moyen de 3% sur la période 1995-2005 (avec un pic de 3,5% entre 2000 et 2005), révèle une étude de l'Insee sur le salaire des chefs d'entreprise, publiée mi-juillet, qui décrit une "croissance vive et continue".

"Ceci s'explique par les plus-values importantes générées par les LBO, les M&A ou encore la gestion d'actifs , fait remarquer Thierry Mageux, directeur de la division banque-assurance chez Robert Half International. On constate aussi une progression des avantages autres que le salaire". A noter que l'étude porte sur les salaires nets et inclut les avantages en nature, les primes et les congés payés, mais ne prend pas en compte l'intéressement ni les stock options.

Le PDG, pas toujours le mieux payé.

"Dans les activités financières, le plus gros salaire a moins souvent tendance qu'ailleurs à être celui du PDG", explique Franck Evain de la division 'salaires et revenus d'activité' à l'Insee. Il n'est pas rare en effet que des traders vedettes, bonus aidant, perçoivent davantage d'argent que leur patron, "jusqu'à 10 fois plus pour certains d'entre eux", précise Thierry Mageux. Ce constat ne doit pas écarter le fait que le salaire moyen des cadres évolue à un rythme beaucoup moins soutenu que celui des PDG (+ 0,2 % pour l'ensemble du privé).

Le débat actuel sur les parachutes dorés pourrait à terme permettre de stopper certains abus, en indexant davantage les patrons sur la performance de leur établissement. Mais comme c'est justement la partie variable qui tend à devenir prépondérante dans la rémunération, il va sans dire que les dirigeants financiers devraient encore avoir de beaux jours devant eux...