General Electric (GE) a officialisé aujourd'hui la vente de ses activités dans les matières plastiques au groupe saoudien Saudi Basic Industries (Sabic) pour 11,6 milliards de dollars (8,6 milliards d'euros) en cash. La transaction devrait être finalisée au cours du troisième trimestre 2007. Sabic aura mis sur la table encore plus que prévu. Alors que les analystes s'attendaient à une opération comprise entre 8 et 10 milliards de dollars, les dernières rumeurs évoquaient un prix proche de 11 milliards.

GE avait mis en vente en janvier dernier son pôle plastiques pour se recentrer sur des activités plus profitables, telles que la santé, et s'affranchir ainsi de la hausse du prix des matières premières (notamment le benzène) qui a pesé sur les marges de cette activité. De son côté, Sabic aura eu raison du néerlandais Basel et du capital-investisseur Apollo Management, deux derniers prétendants à rester dans la course, après que plusieurs fonds d'investissement ont jeté l'éponge. Il signe là la plus grande opération jamais réalisée dans la région du Golfe. Et, en rachetant la division plastiques de GE, qui a réalisé l'année dernière 6,7 milliards de dollars de chiffre d'affaires, le chimiste saoudien va faire progresser son chiffre d'affaires d'un tiers et accède au troisième rang mondial de la pétrochimie.

Sabic constitue l'un des plus grands groupes non-pétroliers du Moyen-Orient. En 2006, il a réalisé un chiffre d'affaires de 23,06 milliards de dollars pour 5,4 milliards de bénéfices. Des performances soutenues par un avantage de taille sur ses concurrents : basé à Ryad en Arabie Saoudite, il possède un accès direct aux plus importantes réserves mondiales d'hydrocarbures, matière première nécessaire à la fabrication des matières plastiques et produits pétrochimiques.

Autre atout, Sabic se fournit en pétrole auprès du groupe public Saudi Aramco à des tarifs inférieurs à ceux pratiqués par les chimistes européens ou américains. Résultat, il jouit de fortes capacités de production et d'investissement. Produisant déjà 45 millions de tonnes de plastiques par an, il compte passer à 100 millions de tonnes. Car, outre les 2,3 milliards d'euros consacrés au rachat du néerlandais DSM en 2002 et les 11,6 milliards de dollars dépensés pour GE plastic, Sabic se dit prêt à investir 20 milliards de dollars supplémentaires d'ici à trois ans.