OGM : la FNSEA accepte un gel provisoire

La fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles veut en retour que les pouvoirs publics engagent rapidement le débat sur une loi.

La FNSEA, " est prête au compromis sur les OGM", a déclaré ce jeudi à La Tribune son président Jean-Michel Lemetayer. Un " compromis politique" qui ne signifie nullement que la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles se rallie aux thèses des faucheurs volontaires ni même à celles des ONG anti-OGM qui réclament de longue date un moratoire sur les organismes génétiquement modifiés.

" Je suis prêt [à accepter] le principe d'un gel des OGM jusqu'au vote d'une loi permettant de clarifier leur statut et les conditions de leur exploitation en France", a précisé le président du plus important syndicat agricole de France. Le " compromis" n'est donc que provisoire et ne sera accepté par la FNSEA que si les pouvoirs publics " engagent rapidement le débat sur une loi" prévient-il.

Rappelons que la culture de plantes trangéniques a pris son essor en France en 2007. Toutefois, la proportion des surfaces concernées reste très marginale. Selon le ministère de l'Agriculture moins de 1%M des surfaces cultivées en France, soit 22.000 hectares sont cultivées en maïs transgénique MON 810, le seul maïs OGM autorisé dans l'Hexagone. Les surfaces OGM cultivées aux Etats-Unis, au Canada en Argentine et au Brésil représentent 86% des 102 millions d'hectares OGM exploités dans le monde

En tout cas, l'une des réussites du Grenelle de l'environnement, dont la table ronde finale se tiendra les 24 et 25 octobre prochains et sera conclue par le président de la République, a été de permettre à tous les parties concernées de se parler sans tabou, se réjouissait il y a quelques semaines le ministre de l'Ecologie, du développement et de l'aménagement durables Jean-Louis Borloo.

Ce " dialogue fructueux" n'a cependant pas permis de lever de forts points de blocages dont les OGM font partie. Leur exploitation par les agriculteurs constitue l'une des pommes de discorde des plus virulentes entre les ONG écologistes et les agriculteurs. A tel point que lorsque le quotidien Le Monde annonça le 21 septembre, que le gouvernement s'apprêtait à geler les cultures transgéniques en 2008, immédiatement la fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA ) claquait la porte des ateliers préparatoires du Grenelle.

L'annonce prenait un tour d'autant plus dramatique pour le syndicat, qu'elle intervenait en plein congrès annuel des céréaliers et semenciers fervents partisans des OGM. Ministre de l'Agriculture, Michel Barnier qui intervenait le même jour devant le congrès, devait subir leur colère de plein fouet. Reçu quatre jours plus tard par Jean-Louis Borloo, le président de la FNSEA acceptait de réintégrer les ateliers du Grenelle. " Deux heures intenses de dialogue", pour sortir "d'une crise qui, raconte-t-il, au final nous a rendu service".

Le calendrier du Grenelle semble aujourd'hui se préciser. La table ronde finale serait suivie d'un rendez-vous de présentation des programmes le 15 décembre. Les décisions qui y seront annoncées donneront ensuite lieu à la présentation d'un projet de loi d'orientation et de programmation, débattu au Parlement au 1er semestre 2008. Ce qui signifie d'ores et déjà, que les décisions coûteuses pour le budget de l'Etat seront repoussées à la fin de l'année prochaine évitant ainsi qu'elles ne creusent encore le déficit de l'Etat. Ce qui signifie également que les éventuelles décisions coercitives, donc impopulaires, issues du Grenelle, comme la création d'une vignette verte pour les voitures ne devraient être prises qu'après les élections municipales des 9 et 16 mars 2008.

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