Conférence sociale autour du pouvoir d'achat ce mardi à Bercy

Le gouvernement et les partenaires sociaux se retrouvent mardi à Bercy pour une nouvelle conférence sociale, axée sur le pouvoir d'achat dont Nicolas Sarkozy a voulu faire une "priorité nationale". Les syndicats de salariés ont mis la barre haut, tout en s'attendant à être déçus.

Nouveau rendez-vous social crucial, ce mardi à Bercy, entre le gouvernement, le patronat et les syndicats. Cette fois, cette nouvelle conférence sociale traitera du pouvoir d'achat, dont les syndicats ont fait une revendication prioritaire tout en redoutant une nouvelle grand-messe sans mesure concrète. Moins d'un an après la conférence Villepin sur les revenus et l'emploi considérée comme un échec par les syndicats, il s'agira de la deuxième des trois conférences sociales prévues après l'élection de Nicolas Sarkozy. Le président de la république a souhaité mercredi dernier faire du pouvoir d'achat "une priorité nationale".

La ministre de l'Economie et de l'Emploi, Christine Lagarde, lancera des groupes de travail, notamment sur le Smic, les allègements de cotisations ou le Revenu de solidarité active (RSA), dont les conclusions sont attendues d'ici l'été. Le ministre du Travail, Xavier Bertrand, le Haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch, et le secrétaire d'Etat à la Consommation, Luc Chatel, interviendront aussi. Le gouvernement compte définir des axes de réforme, un calendrier et une méthode concernant notamment les rémunérations et le pouvoir d'achat, ou encore le RSA et les minima sociaux.

Côté syndical, la revalorisation du Smic et des minima salariaux de branches professionnelles, mais aussi un conditionnement des exonérations de cotisations patronales à l'existence d'accords salariaux, font partie des revendications. "Les ambitions affichées se sont réduites comme peau de chagrin", a regretté lundi la CGT. "On aimerait pourtant que le gouvernement mette autant d'énergie et d'empressement à répondre aux préoccupations salariales, qu'il en met à s'attaquer aux droits à la retraite".

Le pouvoir d'achat, souvent cité en tête des priorités économiques et sociales des Français dans les sondages, a vu sa hausse ralentie depuis 2002 (taux moyen annuel de 1,9%). Et sa mesure est parfois contestée ou jugée partielle. Or, les ménages, déjà confrontés à la montée de dépenses incompressibles comme le logement et l'énergie, vont aussi avoir un budget grevé par la hausse de produits alimentaires de base et l'instauration de franchises médicales.

Le gouvernement Fillon, qui n'a pas donné de coup de pouce au Smic en juillet, a limité pour l'instant ses efforts en matière de pouvoir d'achat à la loi favorisant les heures supplémentaires, censée incarner le slogan présidentiel "travailler plus pour gagner plus". De l'opposition (PS, MoDem) aux syndicats, en passant par des petits patrons et des économistes, nombre de voix se sont cependant élevées pour affirmer qu'elle n'aurait qu'un impact limité sur le pouvoir d'achat.

Côté salaires, Nicolas Sarkozy s'est engagé à réduire les allègements de cotisations sociales des entreprises ne respectant pas l'obligation annuelle de négociation salariale. Mais aucune mesure concrète n'a encore été prise. Xavier Bertrand a assuré lundi qu'il ferait "des propositions pour qu'on ne soit plus à parler d'éventuelles augmentations de salaires, mais qu'on se donne les moyens d'être efficaces".

Alors que 71 sur 160 branches professionnelles de plus de 5.000 salariés gardent des minimas salariaux inférieurs au Smic, il a prévenu que cette situation ne pourrait pas durer "très longtemps". Quoiqu'il en soit, a prévenu Force ouvrière (FO), "l'augmentation du pouvoir d'achat des salaires ne saurait être renvoyée à la mise en place de groupes de travail ou de conférences à rallonge". "En l'absence de réponse", le syndicat s'est dit déterminé "à prendre les initiatives nécessaires".

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