Après avoir été flic pendant vingt ans à la police judiciaire, Franck Mancuso s'est tourné vers le cinéma. Il a d'abord collaboré au scénario de "36, Quai des orfèvres". A présent il passe à la réalisation avec "Contre-enquête", où il exprime très clairement les frustrations des policiers qui veulent se faire justice eux-mêmes. Si on doit reconnaitre que son film est plutôt bien mené, avec un Jean Dujardin très crédible, on est en revanche choqué par ce plaidoyer pour la vengeance personnelle qui ne lésine sur la corde sensible.

Capitaine à la Crim, Malinowski est un bon père, bon mari et bon flic qui n'hésite pas à sacrifier une partie de ses loisirs à son boulot . Un samedi où il a la garde de sa fille, il s'échappe un moment pour régler une affaire urgente. Quand il revient à la maison, la petite a disparu et l'on ne tarde pas à découvrir qu'elle a été violée et tuée dans un bois proche.

Epreuve terrible pour le père! Malinowski s'effondre mais se ressaisit vite. Car loin de ressasser la culpabilité d'avoir laissé sa fille sans surveillance, il n'a de cesse d'assouvir sa vengeance sur le présumé coupable qui vient d'être arrêté.

Passé aux aveux avant de se rétracter, le suspect est un manipulateur redoutablement intelligent (Laurent Lucas). Du fond de sa cellule, il sème le doute dans l'esprit du père en lui envoyant lettre sur lettre où il clame son innocence. Et si ce n'était pas lui le vrai meurtrier?

Contre l'avis de ses collègues et de sa femme, Malinowski, troublé par la présence d'un serial killer dans les parages à la date du meurtre de sa fille, va réussir à faire ouvrir une contre-enquête. Ce que ne va pas manquer d'exploiter le suspect. Mais jusqu'au coup de théâtre final, rien ne sera acquis.