Malgré la hausse des taux d'intérêt observée au cours de l'année 2006 (et donc la baisse des cours des obligations), la catastrophe annoncée d'une chute des rendements des fonds en euros, le placement favori des Français, n'a pas eu lieu. Après les associations d'épargnants Afer et Gaipare, c'est au tour du groupe mutualiste Le Conservateur de communiquer le rendement de son fonds en euros. Fait notable, il a réussi à maintenir à 5% en 2006 le taux de rendement d'Arep, son contrat en euros monosupport. Une rémunération bien supérieure à celle du fonds en euros proposé par l'Afer (+ 4,33% net de frais de gestion et avant prélèvements sociaux en 2006 contre 4,41% en 2005) ou Gaipare (+ 4,17% pour le contrat multisupport Gaipare Selectissimo et + 4,42% pour les fonds des autres contrats, non ouvert à la commercialisation). Sur 8 ans, la performance cumulée du fonds Arep s'est établie à 53%, nette de frais et hors prélèvements sociaux.

Une telle performance s'explique par une gestion relativement plus risquée que chez ses concurrents. Au sein du fonds Arep investi en majorité sur des obligations, une poche d'environ 20 à 25% d'actions, d'obligations convertibles et de produits structurés permet d'améliorer la performance globale du portefeuille. En outre, le niveau des plus-values latentes (200 millions d'euros) permet à Gilles Ulrich, directeur général adjoint du groupe Le Conservateur, de rester confiant pour les années à venir. "Les bonnes performances vont durer, a-t-il déclaré, et nous prévoyons un taux garanti de 4,5% en 2007 pour le fonds Arep".

Concernant les fonds de l'Afer et de Gaipare, ce sont également les actions et les placements alternatifs qui ont permis de limiter les dégâts. Mais dans une moindre mesure.

La structure du portefeuille du fonds garanti du GIE Afer, géré par Aviva, a un peu évolué au cours de l'année 2006. Ainsi la partie allouée à la gestion alternative a été renforcée, passant de 0,8% du portefeuille à 1,6%. Parallèlement, la partie actions est restée quasi stable, à 3,7% du total. Et la possibilité d'avoir 10% du portefeuille en actions a été évoquée par Bénédicte Coste, présidente de l'Afer.

Pour le fonds en euros de l'association Gaipare, la société de gestion AGF AM a fait preuve d'innovation. "A côté d'une partie actions qui représente 8,5% de l'actif, a précisé Thierry Deheuvels, d'AGF AM, nous avons introduit de la performance absolue, à hauteur de 3% du portefeuille, qui a procuré un rendement de 6,6% en 2006". A l'avenir, cette partie devrait aller jusqu'à 5% de l'actif total.