La hausse des prix s'accélère à 4,3% aux Etats-Unis

L'indice des prix à la consommation a vivement progressé, à 0,8% en novembre. En rythme annuel, il est en hausse de 4,3%, au plus haut depuis deux ans. Un niveau d'inflation qui risque de compliquer encore un peu plus la tâche de la Fed (Réserve fédérale). Par ailleurs, la production industrielle a augmenté de 0,3% en novembre, un rebond plus marqué qu'attendu. L'euro se replie face au dollar.

Fort attendu en cette période de ralentissement économique et de baisses de taux, l'indice des prix à la consommation s'est affiché en forte hausse sur novembre outre-Atlantique. De fait, le chiffre brut a grimpé de 0,8% le mois dernier, après une progression de 0,3% en octobre. C'est sa plus forte hausse depuis septembre 2005. Si l'on soustrait de l'indice l'évolution des prix des denrées alimentaires et des produits énergétiques, très volatiles, l'indice s'affiche en hausse de 0,3%, sa plus forte progression depuis janvier dernier.

En rythme annuel, l'indice général a grimpé de 4,3%, à son plus haut niveau depuis septembre 2005. L'indice défalqué des produits volatiles est quant à lui en hausse de 2,3%, contre 2,2% en octobre dernier. C'est la première fois depuis janvier dernier que cet indice est en progression.

La désinflation, due notamment aux bas prix des produits "made in China", semble donc bel et bien terminée. Il faut dire qu'entre les cours du pétrole en hausse et la baisse du dollar, qui renchérit les prix de produits importés, la désinflation aurait eu du mal à se poursuivre....

Les chiffres de ce vendredi ne font de toute façon que compléter une série de mauvais indicateurs concernant l'inflation. Mercredi dernier, on apprenait que les prix à l'importation avaient grimpé à leur plus haut niveau depuis dix-sept ans. Puis, jeudi, l'indice des prix à la production était publié. Il avait grimpé à son plus niveau depuis 34 ans. Essentiellement en raison de l'envol des prix énergétiques.

Autant dire que, comme en Europe, la porte est étroite pour les autorités monétaires américaines. D'une part, elles disent être plus confortables quand la hausse des prix se situe en dessous de 2% par an. De l'autre, elles s'inquiètent d'un trop grand ralentissement économique, dû notamment à la crise des "subprime". Il faudra donc particulièrement doser les baisses de taux, pour qu'elles dopent l'activité sans pousser l'inflation. Mardi dernier, la Fed a baissé son taux directeur de 25 points de base, à 4,25%.

Par ailleurs, la production industrielle a augmenté de 0,3% en novembre, un rebond plus marqué qu'attendu, selon les statistiques publiées vendredi par la Réserve fédérale. La Fed a révisé les chiffres d'octobre, qui montrent désormais une baisse de 0,7% sur un mois, la plus marquée depuis octobre 2005, contre un recul de 0,5% annoncé initialement.

Le taux d'utilisation des capacités industrielles ressort à 81,5% pour novembre, contre 81,4% le mois précédent. La production manufacturière affiche une hausse de 0,4% après un recul de 0,6% le mois précédent. Hors voitures et pièces détachées automobiles, la production industrielle a progressé de 0,2% le mois dernier, après un recul de 0,7% en octobre.

Les nouvelles sur l'inflation américaine ont provoqué de vives réactions sur les marchés des changes où l'euro s'est nettement replié, sous le seuil de 1,45 dollar. La devise européenne est ainsi tombée à son plus bas niveau depuis début novembre, jusqu'à 1,4429 dollar dans l'après-midi de vendredi. Explication: l'inflation soutenue aux Etats-Unis devrait inciter la Fed à renoncer à de futures baisses de ses taux d'intérêt, préservant ainsi une rémunération relativement élevée pour le dollar. D'où l'appréciation de la devise américaine par rapport à l'euro.

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