Intranet haute sécurité pour le gouvernement français

La haute administration dispose désormais d'un réseau de communication interne hautement sécurisé. Une précaution indispensable face à la perspective de cyber-attaques susceptibles de paralyser le fonctionnement d'un pays, comme l'ont déjà montré plusieurs alertes en France et à l'étranger.

La haute administration française dispose désormais d'un réseau de communication interne à très haute sécurité. Baptisé Isis, cet intranet permet à quatre cents utilisateurs au sommet de l'Etat de communiquer en toute confidentialité, de transmettre des informations classifiées "secret défense" et de fonctionner en cas de crise.

Ce dispositif a été présenté ce mardi lors d'une conférence de presse donnée par le secrétaire général de la défense nationale (SGDN), Francis Delon, et le PDG de France Télécom, Didier Lombard, en présence du porte-parole du gouvernement, Laurent Wauquiez. Selon ce dernier, "la capacité des réseaux de communication à résister aux agressions est tout à fait essentielle".

Isis - acronyme pour Intranet sécurisé interministériel pour la synergie gouvernementale - fonctionne en fait depuis un an. Dix sites (Elysée, Matignon, ministère de la Défense, etc...) sont équipés de deux cents terminaux Isis, ce qui correspond à quatre cents utilisateurs ou "abonnés". Une montée en puissance progressive devrait permettre au réseau de passer à plusieurs milliers d'utilisateurs.

Chacun d'entre eux dispose d'une carte à puce et d'un code qui lui permet d'échanger des messages ou d'accéder à des banques de données confidentielles. Le centre nerveux d'Isis est installé sous l'Hôtel des Invalides derrière des portes blindées, dans le Centre de transmissions gouvernemental (CTG), organisme qui dépend du SGDN, service du Premier ministre.

Ce système autonome de transmissions chiffrées à trois niveaux circule dans des fibres optiques protégées. Elément fondamental pour la sécurité du système: Isis n'est pas relié à Internet, afin d'éviter des attaques du type de celles révélées cet été. Des systèmes d'information français d'Etat, comme le site Web du ministère de la Défense, avaient été victimes de "cyber-attaques", via la Chine, comme l'avaient été des services officiels des Etats-Unis et d'Allemagne.

Plus grave encore, au printemps dernier, l'Estonie, pays particulièrement en pointe dans la cyber-administration, avait été paralysée par des attaques massives venues de Russie, pendant une période de vives tensions entre les deux pays. Le fonctionnement de l'administration, des banques et même des services d'urgence du pays avait été profondément perturbé. Une affaire qui a constitué le premier exemple d'une attaque coordonnée à grande échelle contre un pays tout entier et qui a été largement interprétée dans les milieux de la sécurité comme une "répétition générale" des guerres cybernétiques à venir.

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