Le cinéma français a signé une bonne année 2006

L'année 2005 avait marqué un record pour la production cinématographique française. L'année dernière est en recul mais se situe encore à des niveaux élevés. Avec toutefois un phénomène inquiétant : les gros et les petits films trustent les financements, ceux à devis moyen sont en fort recul.

La production cinématographique en France avait connu un record en 2005. Sans l'égaler, elle affiche ce mardi un bon bilan pour l'année 2006.

Selon le bilan annuel du Centre national de la cinématographie (CNC), 203 films ont été produits avec son aval (commencé ou terminé) l'an passé en France comme en 2004, le record ayant été établi en 2005 avec240, poussé par la réforme du crédit d'impôt qui a amené beaucoup de producteurs à déposer rapidement leurs projets.

L'an passé, la production a représenté un investissement total de 1,148 milliard d'euros en 2006 contre 1,286 milliard en 2005, dont 865 millions pour les films d'initiative française (FIF) - au nombre de 164 - contre 934 millions répartis sur 187 FIF en 2005.

Les FIF sont financés au moins pour moitié par des producteurs français et leur projet est d'origine française.
Conscient de l'irrégularité que peuvent présenter des statistiques d'une année sur l'autre, le CNC a opéré un lissage sur cinq ans d'où paraît se dégager un "rythme de croisière de la production française" de 210 films agréés par an en moyenne, dont 170 FIF.

Cette stabilisation de la production - par rapport à l'envolée de 2005 - fait que les financements de 2006 sont un peu mieux ordonnés que ceux de l'année précédente, entraînant une augmentation du devis moyen d'un film à 5,27 millions d'euros contre 4,99 millions en 2005. Il reste inférieur aux 5,34 millions de 2004.

Mais le CNC souligne que se poursuit un phénomène de nette augmentation de la production de films à très petit budget (moins d'un million d'euros) ou au contraire à gros ou très gros budget (de plus de sept millions d'euros à plus de 15 millions d'euros), alors qu'au contraire la "classe moyenne" (entre quatre et sept millions d'euros de devis moyens) est passé sur trois de 49 à 28 puis à 19 films produits seulement. "C'est assez préoccupant", a commenté la directrice générale du CNC, Véronique Cayla.

Elle souligne en revanche que "le tassement des financements par les chaînes de télévision a été compensé par les financements publics", dopés par le crédit d'impôt et les fonds de financement régionaux. Le CNC prévient toutefois que l'étude des financements des chaînes de télévision se prête aux distorsions statistiques dans la mesure où le calendrier du CNC ne coïncide pas avec celui du CSA. Cette simple distorsion explique sans doute pour l'essentiel le fléchissement de l'investissement constaté chez France 3 et TPS, note le CNC. Au contraire, la contribution de Canal + a augmenté de 9,7% en 2006.

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