Jean-Claude Trichet défend à nouveau la BCE

Le président de la BCE se réjouit que les attaques contre la banque de Francfort, à l'occasion de l'élection présidentielle, restent modérées.

Le président de la Banque centrale européenne (BCE), Jean-Claude Trichet, se félicite que les attaques de certains des candidats français à la présidentielle contre son institution, accusée de freiner la croissance et l'emploi par un euro trop fort, se soient à ses yeux modérées. "Il y a eu une tentation, mais j'ai l'impression que ces taquineries se sont atténuées depuis que l'on s'est rendu compte que les Français sont très attachés à la stabilité des prix et à l'indépendance de la banque centrale", déclare-t-il au Journal du dimanche.

La socialiste Ségolène Royal a proposé une réforme du statut de la BCE. L'UMP Nicolas Sarkozy a aussi partiellement prêté à la BCE et à l'euro fort la responsabilité des problèmes économiques français, avant de modérer sa position. "J'ai eu l'occasion de faire remarquer que 73% des Européens de la zone euro et, précisément, 73% des Français, approuvent l'indépendance de la banque centrale vis-à-vis des gouvernements", explique Jean-Claude Trichet.

"Nous sommes une institution qui avait pour mission d'être crédible vis-à-vis de 300 millions d'Européens et de l'ensemble des opérateurs mondiaux, et qui est crédible, ce qui permet de créer une environnement favorable à la croissance et à la création d'emplois", estime-t-il. Il assure qu'à ses yeux 12 millions d'emplois ont été créés dans la zone euro depuis la création de la monnaie unique, contre trois millions au cours des huit années précédentes. "Je ne dis pas que c'est l'euro qui a créé tous ces emplois, mais quand on prétend que l'euro ou la banque centrale européenne et la stabilité des prix jouent contre l'emploi, les chiffres n'accréditent pas cela", ajoute-t-il.

Les candidats PS et UMP estiment que le niveau élevé de l'euro par rapport au dollar, et même le record atteint en fin de semaine dernière dans le cadre d'une stratégie de lutte contre l'inflation, pénalisent les exportations françaises. Jean-Claude Trichet assure que son institution fait l'objet d'un véritable contrôle. "Nous sommes parfois représentés comme étant isolés, dans une tour d'ivoire. Or il n'y a pas d'institutions dont les décisions sont plus visibles que la nôtre", dit-il. "Nous sommes scrutés tous les jours par des dizaines de milliers de docteurs en économie", souligne-t-il.

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