Régimes spéciaux, fonction publique : Sarkozy dévoile cette semaine sa stratégie

Nicolas Sarkozy prononcera ce mardi devant l'Association des journalistes de l'information sociale un discours très attendu notamment sur la réforme des régimes spéciaux de retraite. Il détaillera mercredi les réformes relatives à la fonction publique.

Les syndicats sont impatients de prendre connaissance du "grand discours sur l'ensemble de la stratégie sociale du gouvernement" que prononcera le chef de l'Etat ce mardi au Sénat devant l'Association des journalistes de l'information sociale (Ajis). Ce discours fixera "le cadre, les objectifs, le calendrier et la méthode notamment de la réforme des régimes spéciaux" de retraite, a annoncé l'Elysée. Mais pas seulement.

A cette occasion, Nicolas Sarkozy "ne se limitera pas à la problématique des retraites" et la tonalité de son discours "peut avoir un impact réel sur le climat social des prochain jours", prévient le secrétaire général de la CGT, Bernard Thibault. Le président de la république a reçu dimanche en tête à tête le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, son homologue de FO, Jean-Claude Mailly, ainsi que Bernard Thibault.

Pour les syndicats, qui ont été jusque-là hostiles à toutes les réformes sociales engagées (heures supplémentaires défiscalisées, service minimum dans les transports, suppression de postes de fonctionnaires) ou annoncées (franchises médicales, fusion GDF-Suez) par le gouvernement, n'ont pour l'instant pris aucune initiative d'envergure. Leur réaction aux annonces que fera le chef de l'Etat est donc particulièrement attendue par le gouvernement.

Concernant les régimes spéciaux de retraites, dont l'annonce d'une réforme par le gouvernement Juppé avait paralysé la France en novembre et décembre 1995, de deux choses l'une, selon Jean-Claude Mailly. Soit le chef de l'Etat "ne passe pas en force, ne met pas les gens avec une épée dans le dos, le gouvernement accepte de discuter sereinement en prenant le temps nécessaire (et) on verra si quelque chose est possible ou pas". Soit "l'objectif c'est "je passe tout le monde à 40 années de cotisations, point barre" (et) ça va réagir, c'est évident".

Pour François Chérèque, il n'est pas dit que le chef de l'Etat veuille passer en force, sinon "il ne nous aurait pas demandé une rencontre ce week-end". Mais pour le leader de la CFDT, "toute décision unilatérale sans concertation et sans négociation" sur les régimes spéciaux de retraite sera rejetée par sa centrale. Bernard Thibault ose croire pour sa part qu'une "mobilisation" sera possible si dans son discours de mardi Nicolas Sarkozy "continue d'égréner l'annonce de réformes unilatérales dont il sait pour certaines d'entre elles que les organisations syndicales ont déjà exprimé leurs réserves ou leur désaccord".

Mais les syndicats, particulièrement divisés en France, sont loin de poursuivre une même stratégie. Et si la CGT est capable de faire preuve d'une certaine mobilisation dans le secteur public, elle est loin d'être un interlocuteur priviligiée du gouvernement. La centrale de Bernard Thibault avait en effet clairement exprimé son hostilité à l'élection de Nicolas Sarkozy à la présidence de la république, dont elle considérait le programme dangereux.

Autre discours social attendu du chef de l'Etat cette semaine, celui qu'il prononcera mercredi à Nantes sur les réformes qui attendent les fonctionnaires, dont le but est de "valoriser les métiers" et rendre les administrations "plus efficaces", selon l'Elysée. Les huit fédérations de fonctionnaires, hostiles au plan de suppression d'emplois publics pour 2008 et qui réclament en vain des négociations salariales pour 2007, se réuniront après avoir écouté le chef de l'Etat.

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