En Europe, les salaires de la haute fonction publique décrochent par rapport au privé

Le Premier ministre français gagnait en 2006 248.300 euros, moins que ses homologues britannique et allemand, selon une étude d'Hay Group. Ce qui ne représente que 5% à 15% de la rémunération d'un cadre du privé, à responsabilité équivalente.

En 2006, Tony Blair était le Premier ministre européen le mieux payé, avec un salaire qui a culminé à 276.300 euros. Venait ensuite Angela Merkel avec 261.000 euros, tandis que Dominique de Villepin devait se contenter de 248.300 euros. Derrière ces leaders des "grands" européens, leurs homologues dans les pays plus petits sont nettement moins bien payés. Toutefois, les salaires des Premiers ministres belge et grec sont nettement plus élevés que ceux de leurs homologues néerlandais et finlandais

C'est le premier résultat, le plus anecdotique, de la troisième étude Hay Group qui compare les rémunérations des dirigeants politiques, hauts fonctionnaires et cadres du privé dans neuf pays européens. Cette étude passe en revue les revenus fixes (traitement de base plus indemnités fixes) majorés des revenus variables (primes, indemnité de fonction et de résultat).

Surtout, cette étude montre le décrochage grandissant entre les rémunérations du privé et du public. Ainsi, le Premier ministre français ne perçoit qu'un dixième du salaire d'une position comparable dans le secteur privé. Plus globalement, les entreprises offrent, à niveau de responsabilité comparable, un salaire une fois et demi à ... vingt fois supérieur à ceux de l'administration. La majorité des salaires de la haute fonction publique oscillent entre 20 et 35% du salaire moyen des fonctions correspondantes dans le privé. En France, la fourchette s'établit autour de 30 à 35%. Et, année après année, l'écart se creuse entre les salaires du privé et ceux du public dans toute l'Europe.

Certes, "le sentiment d'apporter sa pierre à l'édifice ainsi que l'influence directe sur la politique de l'Etat, constituent pour de nombre hauts fonctionnaires une marque d'appréciation. Qu'un dirigeant d'entreprise gagne plus ne pèse donc pas forcément dans la balance", note Albert Conty, de Hay Group. Cependant "si la différence continue à croître, nous risquons de ne plus trouver de candidats aptes à endosser des fonctions de dirigeants de l'Etat".

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