Universal Music, filiale de Vivendi et numéro un mondial de la production musicale, est prêt à faire des concessions pour mettre la main sur le catalogue de BMG Publishing. Tandis que la Commission a prolongé jusqu'au 1er juin le délai qu'elle s'est donné pour examiner la fusion d'Universal Music Publishing et de BMG Publishing, Universal Music a confirmé son intention de céder quelques éléments du catalogue.

Selon des sources proches du dossier citées par l'agence Reuters, Vivendi proposerait ainsi de céder plusieurs catalogues, dont celui de Zomba Music Group, qui détient notamment les droits de Britney Spears, et qui avait été racheté par BMG pour 3 milliards d'euros en 2002.

Vivendi a de son côté racheté BMG Publishing en septembre dernier pour 1,63 milliard d'euros, créant un nouveau numéro un mondial de l'édition musicale. Mais pour être conclue, cette opération doit être soumise à l'approbation des autorités de la concurrence.

La Commission européenne, particulièrement attentive aux mouvements de fusion dans le secteur musical depuis ses déboires avec Sony-BMG (division phonographique) va de son côté prochainement adresser des questionnaires aux concurrents et aux clients d'Universal pour recueillir leurs avis sur les propositions de Vivendi.

Selon la même source citée par Reuters, cette phase de tests permettrait à Vivendi d'éviter un communiqué de griefs, un document formel détaillant les problèmes potentiels identifiés par la Commission qui pourrait retarder sa décision définitive.

La Commission est d'autant plus prudente sur ce dossier pour prendre sa décision que l'association Impala, qui fédère 2.500 labels musicaux indépendants, affiche ses craintes vis-à-vis d'une nouvelle consolidation dans le secteur musical. Et pour cause. Le pouvoir de cette association est loin d'être négligeable: c'est elle qui avait obtenu du Tribunal européen de première instance l'annulation de la fusion des activités de Sony Music et BMG, malgré l'approbation de la Commission européenne.