La Fed devrait en prendre bonne note lors de la réunion de politique monétaire qui se tient dans quelques heures. Alors que les économistes avaient encore du mal à l'automne à mesurer l'ampleur du ralentissement américain, les chiffres publiés aujourd'hui sont tout à fait rassurants.
La croissance américaine a atteint 3,5% au dernier trimestre de l'année 2006, alors que le consensus des 77 économistes recueilli par l'agence Bloomberg misait sur une hausse du PIB (produit intérieur brut) de 3% seulement. Au total sur l'année, la croissance atteint 3,4% après 3,2% l'année précédente. De quoi faire pâlir d'envie les économies de ce côté-ci de l'Atlantique...
La raison de cette embellie, après le "modeste" 2% du troisième trimestre? Tout simplement la vigueur de la consommation, qui compte pour 70% de la croissance américaine. Elle a gagné 4,4% durant les trois derniers mois de l'année, contre 2,8% au trimestre précédent. De fait, l'augmentation des salaires (de 0,8% sur les trois mois) a compensé le recul du marché immobilier. Durant les cinq années précédentes, l'envolée des prix de l'immobilier avait en effet dopé le patrimoine des propriétaires et soutenu la consommation. La construction a reculé de 19,2% en rythme annualisé au dernier trimestre, sa plus forte baisse depuis 1991.
Par ailleurs, le déficit commercial extérieur a été un peu réduit, à 581,4 milliards de dollars contre 628,8 milliards au trimestre précédent. En revanche, l'investissement a reculé de 0,4% en rythme annuel, après une envolée de 10% au trimestre précédent. Enfin, les stocks se sont accumulés à hauteur de 35,3 milliards après 55,4 milliards de juillet à septembre, alors que les économistes s'attendaient à un recul plus marqué.
Du côté de l'inflation, le rapport apporte également des signes rassurants: l'indice des prix lié aux dépenses de consommation (PCE) a reculé de 0,8% au quatrième trimestre, la baisse la plus importante depuis l'automne 1954, après une hausse de 2,4% au trimestre précédent. L'indice PCE hors alimentation et énergie a augmenté de 2,1% après 2,2%. "La Réserve fédérale (Fed) sera très probablement satisfaite de ces chiffres bénins d'inflation. Mais la vigueur de la croissance laisse penser que les pressions inflationnistes sont toujours présentes", indique Marie-Pierre Ripert, économiste chez Natixis.
La croissance américaine s'inscrit à 3,4% en 2006
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