L'exportateur de matériel militaire russe Rostekhnologuii pourrait bloquer le rachat par la Société Générale (SG) de la banque russe Rosbank. Selon le quotidien financier russe Vedomosti de ce vendredi 7 décembre, Rostekhnologuii serait aussi intéressé par une prise de contrôle de Rosbank. Rostekhnologuii a déposé une demande auprès de la banque centrale pour que son accord donné dès octobre 2007 à la transaction soit annulé. A l'appui de ses informations, Vedomosti cite des sources proches de Mikhaïl Prokhorov, un des deux propriétaires de Rosbank.

Derrière ce rebondissement, la crainte de Rostekhnologuii de voir les "comptes secrets", utilisés dans le commerce des armes, passer sous le contrôle d'une banque étrangère. "Les militaires ont des comptes à la Rosbank et ils craignent que SG ait accès à des secrets d'Etat", rapporte Vedomosti. Le journal cite également une source au sein de la banque Rosbank confirmant les difficultés posées par les vendeurs d'armes officiels. "Ils ont exprimé leurs craintes que la Société Générale pourrait avoir accès à des secrets d'Etat", écrit le quotidien. Rostekhnologuii "ne commente pas" ces informations.

Rosbank est filiale du groupe minier Interros, qui appartient aux oligarques Mikhaïl Prokhorov et Vladimir Potanine, lorsque la Société Générale a acheté une participation de 20% de Rosbank pour un total de 634 millions de dollars. Elle disposait alors d'une option, exerçable jusqu'en fin 2008, pour acheter 30% plus une action et porter sa participation à 50% plus une action. Le prix d'exercice de cette option était fixé à 1,7 milliard de dollars.

Le 25 octobre 2007, la banque française obtenait le feu vert de la banque centrale russe pour prendre le contrôle de Rosbank. Interros assure, ce vendredi 7 décembre, vouloir "strictement suivre" son accord avec la Société Générale.